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En direct du monde. Au Canada, la croissance démographique est la plus forte depuis cinq ans grâce à l’immigration

L’accroissement de la population au Canada est dû à l’arrivée constante de nouveaux arrivants d’Afrique, d’Asie et d’Europe. Des provinces comme l’Alberta et la Saskatchewan ont la cote.

Article rédigé par Pascale Guéricolas, Rémi Ink
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Au Canada, les provinces comme l’Alberta et la Saskatchewan, ici avec la ville de Saskatoon, ont la cote parmi les nouveaux arrivants. (MAXPPP)

Le Canada se classe premier parmi les pays du G7 en matière de hausse démographique sur les cinq dernières années. Les données du dernier recensement ne montrent pas que les familles canadiennes comptent davantage de nouveau-nés que les Etats les plus riches de la planète. L’accroissement de la population repose en fait sur l'immigration et les nouveaux arrivants d’Afrique, d’Asie et même d’Europe. 

Un renouvellement de la population en marche

Si les statistiques pouvaient tracer un portrait-robot des quelque 35 millions de Canadiens, il y a de grandes chances que le dessin prenne les traits d’un Pakistanais ou d’un Philippin, ou encore d’un Algérien de naissance, d'un citoyen qui habite une grande ville de l’Ouest Canadien, à moins de 100 kilomètres de la frontière avec les États-Unis.

Les données du dernier recensement montrent en effet que la croissance démographique du Canada repose aux deux tiers sur l’immigration. En 2016, 250 000 nouveaux arrivants se sont établis au Canada, tandis que 30 à 70 000 personnes supplémentaires devraient arriver en 2017. Le pays mise sur cette arrivée constante de nouveaux venus pour maintenir son économie, car le taux de naissance trop bas ne peut assurer le renouvellement de la population. Les démographes prévoient même que d’ici trente ans, la croissance démographique dépendra entièrement de l’immigration.

Deux régions attirantes 

Longtemps, l’Ontario et le Québec ont constitué le cœur de la fédération canadienne. Ces deux provinces comptent le plus grand nombre d’habitants. Cependant, le centre du pays se déplace de plus en plus vers l’ouest. Le dernier recensement confirme que des provinces comme l’Alberta et la Saskatchewan ont la cote. Leur taux d’accroissement représente le double de la moyenne nationale. Non seulement parce que leur économie tournée vers l’exploitation du pétrole et du gaz séduit les immigrants, mais elles drainent aussi les Canadiens venus des autres provinces, surtout celles de l’extrême-Est. Les provinces maritimes, en proie à une crise économique depuis plusieurs décennies, n’en finissent plus de perdre des habitants. Comme l’Est du Québec d’ailleurs. Les villes grossissent tandis que les campagnes se vident.

Une conséquence politique pour le Québec 

Le poids accru de l’Ouest affaiblit la place du Québec au sein de la fédération canadienne. Historiquement, ce pays repose sur un pacte, l’alliance des francophones et des anglophones, que traduit l’utilisation de deux langues officielles. Mais les données du dernier recensement montrent que les Québécois ne forment plus que 23,3 % des Canadiens. Cette réalité statistique ne va pas pour autant pousser le gouvernement à réécrire la constitution du pays. En revanche, elle confirme la perte d’influence politique du Québec : qui dit population en baisse, dit aussi redécoupage des circonscriptions électorales. L’Ouest va gagner des sièges au Parlement canadien, le Québec va en perdre. Et les prochains gouvernements canadiens vont sans doute compter moins de ministres québécois.

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