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En direct du monde. En Afghanistan, Kaboul se défait de ses murs en béton armé

En Afghanistan, la ville de Kaboul se sépare de ses murs en béton armé, les T-Wall, qui protègent des explosions. Cette décision fait suite à des critiques de la population.

Article rédigé par franceinfo - Sonia Ghezali
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le "T-Wall" de l'ambassade des Etats-Unis à Kaboul, après l'explosion d'une voiture piégée le 15 août 2016. (WAKIL KOHSAR / AFP)

En Afghanistan, la capitale, Kaboul, se défait de ses murs en béton armé. En anglais, on les appelle les T-Wall. Hauts de six mètres et larges de trois, ces murs protègent des explosions et des attaques d'insurgés, comme les talibans, ou de l'organisation État islamique. Ils pèsent près d'une tonne pour un coût de 3 600 dollars. Ces murs sont installés autour des bâtisses officielles comme les ministères, l'hôpital militaire de Kaboul, les bureaux et résidences d'organisations internationales mais aussi les résidences des parlementaires ou des hommes d'affaires. Avec ces murailles de protection qui renforcent la sécurité des autorités et des plus riches, la capitale afghane a parfois des allures de camp militaire. 

Des rues bloquées à cause de ces murs

Kaboul a décidé de faire retirer ces murs anti-explosions à la suite des critiques de la population. Elle reprochait aux autorités de se barricader derrière des murs toujours plus hauts alors que la majeure partie du peuple n'a pas les moyens de se protéger. Au-delà de l'aspect sécuritaire, les Kaboulis déplorent aussi la gêne occasionnée par ces murs. En effet, ils empiètent sur le trottoir. Certaines rues sont même tout simplement bloquées à la circulation et au passage des piétons à cause de ces murs."J'ai l'impression d'être un étranger dans mon propre pays", confie un habitant de Kaboul. Il explique avoir vu deux personnes mourir à défaut d'avoir été emmenées à temps à l'hôpital en raison des rues bloquées, dont l'accès n'est permis qu'aux voitures bénéficiant d'autorisations spéciales. D'autres habitants de la capitale déplorent la militarisation de la ville qui révèle, selon eux, la dégradation du contexte sécuritaire. 

Près de 600 murs ont déjà été retirés

La municipalité de Kaboul se donne donc trois mois pour retirer les murs des trottoirs qu'ils occupent et des rues qu'ils obstruent. La promesse a été faite par les autorités aux Kaboulis. Depuis un mois, des camions équipés de grues se rendent à des endroits précis. Au total, 170 lieux ont été recensés. Les murs de béton armé situés devant des résidences privées sont retirés et chargés sur les camions remorques. Près de 600 murs ont ainsi déjà été retirés au cours des trois dernières semaines. À terme, entre 5 000 et 10 000 doivent quitter les trottoirs de la capitale, de gré ou de force. Les autorités précisent que chacun est libre de les installer à l'intérieur de sa propriété. L'objectif est désormais de renforcer la sécurité autour de la capitale, explique-t-on à la mairie de Kaboul.

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