En direct du monde. En Argentine, journée de grève générale contre le président Macri et le retour du FMI
Les Argentins, qui craignent de retomber dans une grave crise sociale et économique, entendent protester contre la politique du président Macri et le retour du Fonds monétaire international dans le pays.
Dévaluation, chômage, inflation, licenciement : l’inquiétude se fait de plus en plus sentir en Argentine, qui connaît mardi 25 septembre une journée nationale de mobilisation et de grève contre la politique du président Macri et le retour du Fonds monétaire international dans le pays. Le FMI n’intervenait plus en Argentine depuis la crise de 2001, ce qui ne rassure pas les Argentins qui craignent de retomber dans une grave crise sociale et économique.
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Le chef de l’Etat se trouve justement à New-York avec Christine Lagarde pour renégocier l’accord avec le FMI, car le gouvernement veut plus de dollars.
Le FMI est presque un gros mot en Argentine
Lorsque Macri a commencé son mandat en 2015, il a mis en place une politique néolibérale, prônant la libre mobilité des capitaux et l’ouverture commerciale. Tout le contraire des Kirchner qui, après la crise de 2001, ont mené une politique protectionniste, ont tout misé sur la production et la consommation internes et ont fermé leurs frontières. En particulier au FMI. Presque un gros mot en Argentine. Car chaque fois que l’organisme international est intervenu, ça a plutôt mal fini.
En juin dernier, face à des taux d’intérêts élevés aux Etats-Unis et une fuite massive de dollars, le président Macri a demandé un prêt de 50 milliards de dollars au FMI afin d’éviter la crise et garantir la stabilité du marché. Selon le gouvernement, il s’agirait d’un financement préventif qui permet de protéger la société argentine et d’aller vers un futur meilleur. Mais la réalité est tout autre, car il est impossible de réguler le marché et de contrôler la fuite des dollars. Or la banque centrale a besoin de plus de devises. Aujourd’hui, la dette externe s’élève déjà à 111% du PIB, alors que Cristina Kirchner avait fini son mandat il y a 3 ans avec 40% du PIB.
La situation est aujourd’hui préoccupante
Cette instabilité financière affecte la vie des Argentins. Car si le FMI prête son argent, il impose ses conditions : la réduction du déficit fiscal, la libéralisation financière, et l’approfondissement des réformes structurelles, notamment flexibiliser le travail et repousser l’âge de la retraite. La situation est aujourd’hui préoccupante. D’abord à cause du problème de l’inflation, qui devrait à 42% en décembre pour l’année 2018. Les prix ne cessent de monter, mais les salaires, eux, ne sont pas ajustés au niveau de l’inflation. Les vagues de licenciements n’arrangent rien : le taux de chômage est de 9,6%. Le troisième problème est la dévaluation, qui s’élève à 100%. L’Argentine est ainsi le pays qui a le plus dévalué cette année dans le monde.
Le cocktail prix incontrôlables/salaires non actualisés/chômage est explosif et angoisse évidemment les Argentins."Ce n’est pas la première fois que vient le FMI, explique ainsi Luis, 63 ans, qui participait la semaine dernière à une marche réclamant du pain et du travail. La dernière fois, c’était en 2001. Si c’est le même FMI, on est mal… Rien de bon n’est arrivé. Seulement l’austérité, plus de récession, moins de travail, la monnaie dévalue."
Après, ce sont des générations entières qui doivent rembourser à cause d’eux. On traverse une situation difficile dans tout le pays. On n’est pas comme il y a 3-4 ans. C’est de pire en pire.
Luisà franceinfo
Aujourd’hui, il s’agit de la 4e grève générale depuis le début du mandat du président argentin. Les syndicats comptent bien paralyser le pays.
Macri assure que la crise est sous contrôle
Pour la première fois, tous les syndicats sont tombés d’accord. Des manifestations ont déjà eu lieu lundi et une grève totale est prévue aujourd’hui. Ils ont déjà prévenu que ce ne serait pas la dernière de l’année si le gouvernement continuait à faire la sourde oreille. Pendant ce temps-là, Mauricio Macri se trouve justement à New York, avec la présidente du FMI, Christine Lagarde. Le gouvernement a besoin de plus d’argent et tente de renégocier l’accord. En plus des cinquante milliards prévus, le FMI serait disposé à prêter cinq milliards de plus. Mais le chef de l’Etat reste optimiste et a déclaré lundi que, petit à petit, la situation allait s’améliorer et que la crise économique était sous contrôle.
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