En direct du monde. En Autriche, le favori au poste de chancelier a 31 ans et des idées très conservatrices
L'Autrichien Sebastian Kurz, 31 ans, pourrait devenir le deuxième plus jeune chef de gouvernement au monde. Il défend des idées de plus en plus à droite.
Le 15 octobre, soit dans un mois jour pour jour, l'Autriche va élire son chancelier fédéral lors des élections législatives anticipées. Le favori à ce poste est Sebastian Kurz, candidat du parti conservateur ÖVP (Österreichische Volkspartei) et âgé seulement de 31 ans.
S'il est élu, il deviendra le deuxième plus jeune chef de gouvernement au monde, derrière Vanessa D’Ambrosio, 29 ans, capitaine-régente de Saint-Marin, et le plus jeune chef de gouvernement d’un pays d’importance. Cela fait la fierté de l’Autriche où il est surnommé le “Wunderkind” (l’enfant prodige) car il a déjà un parcours politique assez conséquent.
Au gouvernement à 24 ans
Sebastian Kurz commence très jeune : il devient secrétaire d'État à l'Intégration à 24 ans, alors qu'il est étudiant en droit. Il doit d'ailleurs abandonner ses études. Trois ans plus tard, en 2013, il est nommé ministre des Affaires étrangères, poste qu’il occupe toujours au sein de la grande coalition entre les sociaux-démocrates du SPÖ (Sozialdemokratische Partei Österreichs) et son parti, l’ÖVP.
C’est justement à ce poste que ses prises de positions très conservatrices ont fait parler de lui. Très vite, il réclame la fin des négociations concernant l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. En 2015, lors de la crise des réfugiés, il est l’un des premiers à prôner puis obtenir la fermeture de la route des Balkans. Dernière polémique en date : une proposition dans son programme électoral qui vise à réduire l’allocation versée aux réfugiés. Actuellement, ces derniers ont droit à une aide de 900 euros par personne et par mois. Sebastian Kurz, s’il est élu, veut réduire cette aide à 560 euros maximum. Des positions qui le rapprochent de l’extrême droite autrichienne, le FPÖ (Freiheitliche Partei Österreichs).
Une alliance avec l'extrême-droite ?
En réalité, Sebastian Kurz envisage de gouverner avec l’extrême droite même s’il n’exclue pas d’autres coalitions. L’extrême droite est en deuxième position actuellement dans les sondages, à égalité avec les sociaux-démocrates. On se souvient surtout que, l’an dernier, lors de l’élection présidentielle, un candidat d’extrême droite, Norbert Hofer, s’était retrouvé au second tour. C’est finalement l’écologiste Alexander Van der Bellen qui l’avait emporté de peu.
Depuis, les thèmes comme l’immigration ou la sécurité sont très présents dans la campagne. Sebastian Kurz entend bien en profiter en se montrant ferme sur ces questions, quitte à se rapprocher du FPÖ. Un rapprochement qui n’échappe pas aux autres partis. La candidate écologiste dénonce ainsi "la dérive populiste" de Sebastian Kurz.
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