En direct du monde. En Bolivie, la Marche des fiertés célèbre le premier anniversaire de la loi sur le changement de sexe
La Marche des fiertés a lieu samedi 1er juillet à La Paz, en Bolivie. L'occasion pour la communauté LGBT de célébrer le premier anniversaire de la loi qui permet de changer son identité et son sexe sur des papiers d'identité.
Samedi 1er juillet, la communauté LGBT de Bolivie organise la Marche des fiertés sexuelles et de genre à La Paz. Ce défilé clôture le mois des diversités dans le pays. Depuis 14 ans, gays, lesbiennes, bisexuels et transsexuels s'approprient les rues de la ville à 3 500 mètres d'altitude, dans un pays encore assez conservateur mais désormais doté d'un arsenal juridique assez progressiste. Cette année, l'événement sera aussi l'occasion de fêter un anniversaire très important pour la communauté LGBT bolivienne.
La loi sur l'identité de genre, ou loi 807, fête son premier anniversaire en 2017. Elle permet aux transsexuels et transgenres de changer l'indication de leur nom et de leur sexe sur leurs papiers d'identité; Cette loi est entrée en vigueur le 21 mai 2016 après quasiment dix ans de lutte de la communauté LGBT. Un an plus tard, plus de 200 personnes ont mené à bien cette métamorphose légale et le premier mariage d'une femme transsexuelle a eu lieu en mai.
Des changements simples et rapides
Les démarches pour effectuer ces changements sont assez simples et les conditions moins strictes que dans beaucoup de pays. La procédure prend 30 jours et elle est entièrement gratuite. Outre des documents d’identité à fournir, une simple visite chez un médecin est nécessaire. Ce dernier s’assure que le demandeur connaît bien les conséquences de sa démarche. La loi prévoit par ailleurs que le processus soit réversible, pour que le demandeur puisse revenir à son nom et son sexe d'origine. Il n’est pas nécessaire d’être opéré pour effectuer la demande. Selon Laura Libertad, cela permet de ne pas instaurer de discrimination : "Si je veux me mettre un vagin, me couper les testicules et le pénis, j'ai besoin d'argent. Et si ma condition ne me le permet pas, (...) je vais encore moins penser à me faire mettre un vagin qui va me couter 30 000 dollars", explique cette militante LGBT de la première heure. Pour elle, le corps et l'identité ne sont pas liés.
Le fait d'être transsexuel, ce n'est pas vouloir changer de corps mais plutôt appartenir à une autre identité
Laura Libertad, militante LGBTà franceinfo
Mais l'avancée légale que constitue la loi 807 n'est aujourd’hui pas tout à fait acquise. En effet, les églises catholique et évangélique se sont unies pour faire une demande en inconstitutionnalité devant le tribunal Constitutionnel. Elles estiment que la loi ne respecte pas la Constitution puisque selon le texte une famille correspond à un homme et une femme. Une personne ayant changé de sexe ne rentrerait donc pas dans ce schéma. La procédure a été lancée en 2016 mais elle est toujours en cours et devrait se terminer dans les semaines à venir, avec une réponse du tribunal. Mais les membres de la communauté LGBT et de la majorité présidentielle se disent confiants. Selon eux, cette loi a été "très bien écrite" et bénéficie d’une assise constitutionnelle indéniable. Ils sont convaincus que la loi sur l’identité de genre restera en vigueur.
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