En direct du monde. En Californie, des ados apprennent à devenir star des réseaux sociaux en colonie de vacances
En Californie, près de Los Angeles, des adolescents découvrent les techniques pour multiplier les clics sur les réseaux sociaux, attirer l’œil des annonceurs et peut-être gagner beaucoup d’argent.
En colonie, il y a ceux qui partent faire de la randonnée, de l'accrobranche ou de la voile. Mais certains préfèrent apprendre comment devenir la prochaine grande star des réseaux sociaux. En Californie, près de Los Angeles, des adolescents découvrent les techniques pour multiplier les clics sur Youtube, Instagram ou Snapchat, attirer l’œil des annonceurs et pourquoi pas gagner beaucoup d’argent. Ca s’appelle le Social Star Creator Camp.
Cette colonie propose d’abord des ateliers techniques. Un réalisateur apprend à ces adolescents le sens du cadre, de la lumière, le montage, la prise de son. Mais les cours sont aussi très orientés business. On apprend les rudiments du marketing, comment monétiser son succès, comment développer un partenariat avec une marque. Tout cela en restant comme le veut la formule passe-partout "fidèle à soi-même". Les réseaux sociaux ont cet avantage de pouvoir contourner les réseaux tout court. Des vidéos sur Internet peuvent servir de CV pour convaincre des agents ou des directeurs de casting. Il y a le cas Justin Bieber par exemple. On peut aussi mentionner Michelle Phan. Cette youtubeuse a commencé par publier en ligne des tutoriels de maquillage. Aujourd’hui, elle codirige une entreprise qui vaut un demi-milliard de dollars. Sans aller jusqu’à ces success-story, qui restent exceptionnelles, en fonction de votre nombre d’abonnés, une chaîne Youtube peut rapporter des dizaines de milliers de dollars par an puisque Google, le propriétaire de Youtube, partage les revenus publicitaires avec les auteurs des vidéos.
Une colonie onéreuse
Neuf jours de colonie coûte un peu plus de 2 000 euros. L’argument de la patronne de cette colonie, c’est que les "créateurs", comme elle les appelle, gagnent du temps en participant aux classes plutôt qu’en apprenant sur le tas, seuls chez eux.
Michael Buckley, l’un des premiers youtubeurs à succès, s’est occupé du cursus. Il raconte qu’à son époque une star de l’internet n’était pas prise au sérieux mais que plus personne ne se moque vu les sommes colossales en jeu désormais.
Même si elle ne fait pas de vous une star, sa formation apprend à se structurer en tant qu’entrepreneur. C’est ce qu’il dit en tout cas.
Les gens ont l’air de le croire puisque l’Australie, l’Angleterre et le Japon vont bientôt accueillir une colonie du même genre. Une association de parents rappelle toutefois que la célébrité sur internet, c’est comme Hollywood : beaucoup d’appelés et peu d’élus.
Des risques encourus connus
Il faut signaler les commentaires désobligeants, garder du recul face aux critiques et aux compliments, ne pas dire où l’on vit. Un agent de la police de Los Angeles est aussi là pour rappeler les bases de la loi. Sur place, un journaliste du site The Verge s’attendait à rencontrer des jeunes gens superficiels et narcissiques, occupés à faire des selfies. Il a en fait découvert des adolescents sérieux et attentifs. Mais reste la difficulté à faire comprendre des concepts juridiques complexes, à, il faut bien le dire, des gamins. Alors Buckley répète à ses élèves quelque chose de très simple : Internet est éternel. Les photos, les textes qu’on y poste peuvent être très difficiles à faire disparaître donc attention.
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