En direct du monde. En Espagne, la mairie de Madrid part en guerre contre le "manspreading" dans les transports en commun
Bientôt fini le temps des passagers de transports en commun qui, assis, écartent les jambes et empiètent sur les places d'à-côté. Cela s'appelle le manspreading et la mairie de Madrid part en guerre contre cette attitude.
Marre des hommes qui prennent trop de place dans les bus ? La mairie de Madrid lance la guerre contre le manspreading. Des vignettes vont être désormais affichées dans les bus madrilènes. L'initiative fait suite au lancement d'une pétition par un collectif féministe "Mujeres en Lucha" qui a recueilli, à ce jour; près de 13 000 signatures. Il s'agit en fait d'une lettre adressée à la mairie et la région de Madrid en leur demandant de mettre en place des panneaux signalétiques anti-manspreading dans le métro et les bus de la EMT, la compagnie de transports public madrilène.
D'après ce collectif, certains hommes ont l'habitude de s'asseoir dans les transports en commun en écartant grossièrement les jambes et en occupant ainsi une partie du siège voisin. Une fâcheuse habitude à laquelle sont confrontées les femmes régulièrement et qui les contraint à voyager dans une position inconfortable, les jambes croisées bien sûr, contrairement aux hommes, peut-on lire sur la pétition. Immédiatement, la mairie de Madrid a répondu à l'appel en décidant d'inclure dans sa nouvelle signalétique, apposée dans ses bus, l'interdiction du manspreading. Le dessin est parfaitement clair : un bonhomme rouge écartant les jambes dans un transport en commun en prenant de la place sur le siège voisin et une croix rouge signalant l'interdiction. Une campagne qui n'a pas tardé à soulever la polémique en Espagne.
Un comportement de mal élevé
Il y a eu des critiques en tout genre. D'une part, contre le collectif féministe qui a lancé la pétition car pour certains le manspreading n'est pas une attitude macho, propre aux hommes, mais plutôt un comportement de quelqu'un qui est mal élevé. Par ailleurs, les réseaux sociaux se sont emparés de l'affaire en publiant surtout des photos de personnalités politiques espagnoles prises en flagrant délit de manspreading.
Principales cibles : le chef du gouvernement, Rajoy, mais surtout les leaders de Podemos et en premier lieu, Pablo Iglesias et même la maire de Madrid, Manuela Carmena, à la tête d'une coalition de gauche et soutenue par Podemos, faisant du manspreading dans le Métro. Sa photo a été publiée jeudi 8 juin dans le quotidien El Mundo. Le manspreading est donc devenu une affaire politique en Espagne. Suivant cette logique, Podemos est allé plus loin. Mardi 6 juin, le groupe parlementaire de Podemos au Parlement de Madrid a déposé une proposition de loi afin d'élargir la campagne lancée par la mairie à l'ensemble de la région, qui est dirigée par les conservateurs du Parti Populaire. Leur réponse ne s'est pas fait attendre ; la région de Madrid n'adoptera aucune mesure contre le manspreading.
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