En Hongrie, Viktor Orban lance un "programme national pour la reproduction humaine"
Le gouvernement ultraconservateur s'affiche en champion du redressement démographique, alors que le pays est menacé par le vieillissement.
Le Premier ministre hongrois s’affiche en champion du redressement démographique. La Hongrie est confrontée au vieillissement de sa population et Viktor Orban veut stimuler la natalité. Son gouvernement vient de lancer un "programme national pour la reproduction". Cela ne veut pas dire que les Hongroises vont être forcées de procréer, comme dans la série La Servante écarlate. Il s’agit simplement de soutenir les couples qui n’arrivent pas à avoir des enfants. Ils seraient 150 000 en Hongrie.
Pour les aider à réaliser leur rêve, le gouvernement veut dynamiser le système de fécondation in vitro et de lutte contre l'infertilité. Il va le faire de deux façons. D’abord, avec une aide financière : ce traitement, qui coûte environ 3 300 euros, est actuellement remboursée à 70% par la sécurité sociale hongroise et 30% restent à la charge des familles. A partir de juillet 2020, ce sera entièrement pris en charge. Deuxième mesure : l’Etat va prendre le contrôle d’un certain nombre de cliniques privées qui s’occupent de fécondation in vitro.
Refus de l'immigration
Cela ne veut pas dire pour autant que le gouvernement nationalise ces cliniques privées, mais l’Etat va en assurer la gestion pendant trois ans. L’objectif est de rendre la procédure plus rapide. Actuellement, les couples attendent des mois pour avoir un rendez-vous. Ces longs délais sont dus au fait que le gouvernement a limité le nombre de fécondations que les cliniques sont autorisées à faire. Il aurait donc suffi de supprimer cette limite pour accélérer les choses. Mais le gouvernement Orban est persuadé que les choses marchent mieux si l’Etat s’occupe de tout.
La Hongrie fait face au vieillissement de sa population et perd des habitants depuis 1981. La population pourrait passer de 9,7 millions d'habitants actuellement à 6 millions en 2070. Depuis plusieurs années, le gouvernement mène une politique nataliste, il affirme que le nombre d’enfants par femme a déjà augmenté. Mais ce n’est pas suffisant pour assurer le remplacement des générations.
Beaucoup de Hongrois émigrent à l’étranger, pour des raisons économiques, ou parce qu’ils ne supportent pas le régime autoritaire de Viktor Orban. Et comme ce dernier refuse d’accueillir des immigrants, la population continue de baisser. C’est pour cela qu’aujourd’hui le gouvernement se tourne vers les couples infertiles : c’est le dernier espoir. La secrétaire d’Etat à la famille, Katalin Novak, en est convaincue : "Si tous les couples qui désirent un enfant arrivent à avoir un bébé, la Hongrie n’aura plus de problèmes démographiques."
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