En Irak, le musée de Mossoul, saccagé par le groupe Etat islamique, rouvre partiellement
C’est une première depuis 20 ans et l’invasion américaine, le musée de Mossoul rouvre ses portes. Depuis le vendredi 12 mai, une exposition temporaire, en partenariat avec le musée du Louvre, revient sur l’histoire du musée de Mossoul, sa destruction par Daech et sa réhabilitation. Ce patrimoine multimillénaire que l’on pensait disparu pour l’éternité renaît donc.
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Le musée de Mossoul a été saccagé, pillé, vandalisé et la salle assyrienne dynamitée. Il est encore en pleins travaux et reste en grande partie inaccessible. Il va officiellement rouvrir en 2026. La phase finale de sa réhabilitation a été lancée début mai par un consortium international financé par la Fondation suisse Aliph.
Cette ouverture des portes jusqu’au 1er juin est une étape-clé. La partie la plus impressionnante de cette restauration, ce sont les cinq œuvres assyriennes. Il y a plus de 10 000 morceaux à recoller. Les équipes du Louvre s’en chargent et forment sur place des Irakiens. "On s’est concentré sur les chefs-d’œuvre, donc le fameux lion de Nimrud, la base du trône… Base du trône qui est à l’origine de l’explosion de la salle assyrienne que beaucoup ont vue notamment dans les médias et puis la stèle du banquet qui est une œuvre absolument emblématique", explique Ariane Thomas, directrice du département des Antiquités orientales du musée parisien.
La question de la protection du patrimoine irakien
Tout ne sera pas remis à sa place. Certaines œuvres ont été pillées et ont disparu. Un autodafé a réduit en cendres les 28 000 livres du musée. La disparition du patrimoine en Irak est donc un vrai problème, mais le pays est déterminé à le retrouver, en partenariat avec la communauté internationale, Interpol et l’Unesco.
Près de 15 000 pièces ont été pillées dans le musée de Bagdad en 2003 pendant que la coalition internationale prenait la capitale irakienne. Les pillages ont continué directement sur les sites, car le sol de l’Irak est riche en patrimoine archéologique. C'est un phénomène difficile à arrêter d'après le Dr Laith Hussein, directeur du Conseil national des antiquités et du patrimoine national irakien.
"Nous faisons de notre mieux pour protéger nos sites, car il y a plus de 15 000 sites archéologiques en Irak. Nous nous attendons à ce que ce chiffre double. Comment pouvez-vous protéger ces sites ? C'est une mission impossible. Il faut une armée”, estime-t-il. Rien que la semaine dernière, 6 000 pièces qui avaient été prêtées il y a un siècle, ont été rendues par le British Museum. Depuis 2019, l’Irak affirme avoir récupéré pas moins de 34 000 artefacts dont la plupart étaient sur le marché noir.
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