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En Suède, malgré une lassitude de la politique, le Brexit a renforcé l'envie de rester au sein de l'Union européenne

Même si les Suédois ont démarré le scrutin depuis le 8 mai, l'abstention devrait être plus importante que lors des précédentes législatives. En revanche, plus aucun parti ne propose de sortir de l'UE. 

Article rédigé par franceinfo - Anne-François Hivert, Édité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un homme vote à Stockholm pour les élections européennes, le 15 mai.  (JONATHAN NACKSTRAND / AFP)

Alors que la plupart des pays européens vont voter dimanche 26 mai pour les élections européennes, les Suédois s'expriment dans les urnes depuis le 8 mai. Des bureaux de vote sont installés dans les bibliothèques, les hôpitaux, les salles paroissiales et les mairies. Il s'agit d'une tentative d'enrayer l'abstention. Le taux de participation aux dernières européennes étaient de 51 %, c'est moins que pour les législatives, même si c'est bien au-dessus de la moyenne européenne.

Éclatement de l'offre politique 

Ils se remettent à peine d’une campagne législative éprouvante, l’été dernier, qui a débouché sur une situation inédite dans le royaume : l’implosion des blocs traditionnels. Il a fallu ensuite quatre mois et demi de négociations pour reconduire le social-démocrate Stefan Löfven à la tête du gouvernement.

Les Suédois ressentent depuis une certaine lassitude pour la politique et la campagne européenne a eu du mal à décoller. Les débats ont surtout tourné autour d'enjeux nationaux qui n'ont pas grand-chose à voir avec Bruxelles. Ce n’est pas nouveau dans un pays qui a toujours vécu son intégration à reculons. 25 ans après son adhésion, la Suède continue de prêcher pour une Europe des États plutôt qu’une Union en profondeur.

Le Brexit a renforcé le sentiment d'appartenance à l'UE 

Après le vote du Brexit au Royaume-Uni, 90 % des Suédois veulent que leur pays reste dans l’Union européenne. Les deux partis qui demandaient un départ de l'UE y ont d’ailleurs renoncé. Pourtant, ce sont ces deux formations aux extrémités du spectre politique qui devraient progresser par rapport à 2014.

Le parti de la gauche est donné à 9,5% selon les sondages. Les Démocrates de Suède, le parti d'extrême droite, est lui annoncé à près de 20 %. Ce score lui permettrait d’arriver en deuxième position, juste derrière les Sociaux-démocrates à 21 %.

Le grand gagnant cependant devrait être le Parti chrétien démocrate avec son slogan très trumpien : "Make l’UE lagom again", c’est à dire aussi suédoise que possible. Il recueille 12 % d’intentions de vote. Il s'agit du double de son résultat d’il y a cinq ans.

Malgré Greta Thunberg, les Verts font grise mine 

Le parti écologiste est donné à 10% des intentions de vote, contre 15% en 2014. Ce recul a déjà été observé lors des législatives de septembre alors que le scrutin avait eu lieu juste après de gigantesques incendies. Ce manque de mobilisation dans une campagne pourtant dominée par la question du climat s'explique par plusieurs raisons. 

La direction du parti reconnaît ne pas avoir réussi à mettre en relation les feux de forêts et sa politique et les Verts sont encore vus comme une formation de bobos de gauche des grandes villes. Le parti paie aussi sa participation au gouvernement, au sein de la coalition avec les Sociaux-démocrates depuis 2014. La conséquence, c'est que les Verts sont à la traîne et pourraient perdre un ou deux de leurs quatre sièges à Strasbourg.

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