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En Suède, on continue à vivre presque normalement malgré le coronavirus

Notre voisin nordique est également touché par le Covid-19 mais ses experts sanitaires estiment pour l’heure que les inconvénients générés par un confinement sont plus importants que les bénéfices qu’on peut en tirer. Un laxisme critiqué à l’étranger.

Article rédigé par franceinfo - Frédéric Faux, édité par Ariane Schwab
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Vue du quartier historique de Stockholm, Suède (illustration). (BENOÎT DERRIER)

Avec plus de 1 000 personnes infectées et sept morts au dernier bilan, la Suède n’est guère épargnée par la pandémie de coronavirus. Pour autant, à Stockholm, la vie se déroule peu ou prou comme avant l’apparition du Covid-19. Dans le centre-ville, lundi 16 mars, tous les commerces étaient ouverts et les enfants jouaient dans les cours d’école, sauf dans celle du lycée français, qui a fermé. Le contraste est vraiment frappant avec les pays voisins, comme la Norvège ou le Danemark.

Pour l’instant les mesures prises par les autorités sont basiques : le télétravail est encouragé et une campagne sur les mesures d’hygiène a été lancée. Les rassemblements de plus de 500 personnes ont été interdits, mais ça ne concerne pas les écoles. Et les voyages à l’étranger sont déconseillés, mais les frontières restent ouvertes. Tout cela évolue, bien sûr, et la dernière décision en date est de faire fonctionner le Parlement avec seulement 55 députés au lieu des 349 habituels, pour éviter que le travail législatif ne soit paralysé si la maladie s’étend.

Les experts sanitaires aux commandes

Selon le gouvernement, les inconvénients générés par des mesures contraignantes sont plus importants que les bénéfices qu’on peut en tirer, en tout cas au stade où en est en ce moment l’épidémie en Suède. En fait, on devrait dire plutôt selon l’agence publique de Santé suédoise qui explique, par exemple, que pour l’instant la fermeture des frontières n’est pas nécessaire. Dans chaque pays, la réponse à la crise est dictée par les experts, mais aussi par la volonté politique. Les dirigeants ne veulent pas prendre le risque d’être accusés d’inaction. Ils veulent prendre des mesures fortes. Or en Suède, ce ne sont pas les grandes initiatives politiques qui sont valorisées, mais cette parole d’experts, cette parole de ceux qui sont censés savoir. Dans le cas du Covid-19, le gouvernement a donc décidé de suivre les recommandations de son agence sanitaire à la lettre, sans anticiper, même si ailleurs dans le monde la crise s’accélère.  

Les Suédois partagés

Il y a ceux qui continuent à dire qu'il faut suivre les experts et qui estiment que la Suède est armée pour réagir à une crise majeure. Et puis il y a ceux qui demandent de plus en plus fort dans les médias, de fermer les écoles, de fermer les commerces. C’est ce que font beaucoup d’autres pays. C’est bien sûr ce qu’a fait la Chine et aujourd’hui on voit dans les médias chinois des critiques contre la Suède qui serait trop laxiste. Ce cap, pour la Suède, sera à l’évidence de plus en plus difficile à garder.  

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