En Tunisie, la production d'huile d'olive biologique permet aux femmes de s'émanciper
La Tunisie est le troisième producteur mondial d'huile d'olive, après l'Espagne et l'Italie. Et aujourd’hui, près de 10% des projets oléicoles bio en Tunisie sont portés par des femmes.
La Tunisie est le troisième producteur mondial d'huile d'olive, après l'Espagne et l'Italie. Le pays mise sur l’huile d’olive biologique, au point que le pays est aujourd’hui celui qui détient la plus grande superficie oléicole certifiée biologique au monde.
Aujourd'hui encore, ce sont généralement les hommes qui gèrent l’ensemble de la production d'huile d'olives. Ils emploient les femmes comme ouvrières agricoles pour la cueillette. C’est le travail le plus rude, le moins bien payé, moins de 5 euros par jour. Les femmes peignent les arbres pour en décrocher les fruits, perchées sur leurs échelles. Mais tout cela est en train de changer grâce au bio. De plus en plus de Tunisiennes arrêtent de vendre les olives en vrac à des grossistes, comme le font la plupart des producteurs. Elles gèrent la production de A à Z, de l’olive à l’huile biologique. Elles cultivent, pressent leur huile, la mettent en bouteille, s’ouvrent de nouveaux marchés, locaux et internationaux. Les femmes créent de la valeur ajoutée, et c’est ce qui leur permet de s’imposer. Aujourd’hui, près de 10% des projets oléicoles bio en Tunisie sont portés par des femmes. Elles sont encore minoritaires certes, mais elles s’imposent lentement mais sûrement.
Une incitation à produire bio
Les femmes reprennent la gestion de fermes familiales, décrètent qu’elles y ont leur place autant que les hommes. Elles s’organisent aussi souvent avec des coopératives. Il existe aussi un phénomène d’entraînement. La réussite des unes encourage les autres à se lancer.
La Tunisie est également un pays précurseur. En 1999, avec sa loi dite "du 5 avril", le pays jette les bases pour la promotion de l’agriculture biologique. Cette réglementation est une première dans le monde arabe en Afrique. Il s’agit d’une réglementation accompagnée d’incitations pour chercher à convertir les producteurs au biologique. Le résultat dix ans plus tard : l’huile d’olive bio tunisienne obtient l’équivalence de certification de l’Union européenne. C’est un marché gigantesque qui s’ouvre à elle. Les femmes tunisiennes sont en train de se construire une place de choix sur ce marché qui est peut-être la plus grande richesse tunisienne.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.