Immigration : au Canada, de nouvelles règles pour décourager les traversées illégales à la frontière
Depuis le 25 mars 2023, les demandeurs d’asile peuvent être refoulés tout au long de la frontière entre les États-Unis et le Canada. La semaine dernière encore, il était possible de passer par des points de frontière non-officiels. Le plus connu d’entre eux était le "chemin Roxham", un petit bout de route au sud de Montréal. Il y a quelques jours, nous y avons assisté à la tentative de passage d’un homme haïtien, intercepté par la police canadienne.
"- Arrêtez monsieur ! Vous comprenez le français ?
- Oui.
- Vous êtes présentement aux États-Unis. Ici, c'est le Canada, okay ?
- Oui.
- Ici, ce n’est pas une entrée désignée pour traverser légalement. Si vous traversez par ici, nous allons vous arrêter. Avez-vous compris ?
- Oui, j’ai compris."
Les arrivants sur ce chemin se faisaient effectivement arrêter. Mais les autorités enregistraient leur demande d’asile et plus de la moitié d’entre elles étaient acceptées.
Une fermeture qui inquiète les ONG
Près de 40 000 migrants ont pu entrer sur le territoire canadien l’année dernière via le "chemin Roham" grâce à une faille juridique. L’entente "des pays tiers sûrs" définie en 2004 par le Canada et les États-Unis prévoit en effet qu’un demandeur d’asile est obligé de faire sa demande dans le premier pays dit "sûr" dans lequel il est arrivé.
Or, en passant par des points non-officiels, il pouvait déclarer être arrivé directement au Canada, réputé plus accueillant, et non être passé par les États-Unis. Mais désormais, le chemin Roxham - comme toute la frontière - est inclus dans cet accord : les demandeurs d’asile arrivés des États-Unis y seront donc désormais refoulés.
Cette nouvelle donne inquiète les ONG, car, pour les demandeurs d’asile, arriver au Canada, c’est la fin d’un long périple. Beaucoup fuient la violence de leur pays. Ils sont Haïtiens, Colombiens, Vénézuélien... Ils risquent donc d’emprunter des chemins bien plus dangereux que le "Roxham". En échange de cette fermeture de route, le Premier ministre canadien Justin Trudeau s’est cependant engagé à accueillir 15 000 demandeurs d’asile supplémentaires venus du continent américain.
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