Inde : la très polluée New Delhi veut faire plus de place aux véhicules électriques
Subvention à l’achat de véhicules, exemptions de taxe routière, prime à la casse... Le gouvernement régional de la capitale indienne multiplie les incitations. La transition progresse bien pour les scooters, mais beaucoup moins bien pour les voitures.
Pour la quatrième année consécutive, New Delhi vient d’être classée comme la capitale la plus polluée du monde pour les particules fines. Près d'un tiers de cette pollution vient des transports. Pour la réduire, le gouvernement local a donc lancé depuis deux ans une politique agressive visant à inciter les habitants à utiliser des véhicules électriques. Et cet effort commence à porter ses fruits.
Les livreurs à scooter sont séduits
Depuis trois mois, 10% des nouveaux véhicules enregistrés dans la capitale indienne sont électriques. La transition la plus rapide vient des deux-roues. Les scooters électriques sont en effet devenus particulièrement attrayants pour les milliers de livreurs de repas qui dévalent chaque jour les avenues de New Delhi. Rony Kumar s’apprête à livrer un hamburger grâce à son scooter bardé d’une plaque d’immatriculation verte : "C’est bien meilleur marché que les motos à essence."
"Je loue ce scooter 15 euros par semaine, et je charge mes deux batteries à la maison pour 40 centimes par jour. Mes collègues, eux, dépensent 70 euros par mois, rien que pour leur essence. En plus, mon scooter ne fait aucun bruit, pas de fumée, c’est top."
Rony Kumar, livreur à New Delhià franceinfo
La politique d’incitation du gouvernement régional a facilité cette transition : subvention à l’achat de véhicules, exemptions de taxe routière, prime à la casse... Ces mesures ont, par exemple, aidé les entreprises à investir dans ces scooters électriques, et à les louer moins cher. L’électrique est encore plus attractif depuis la guerre en Ukraine, l'invasion russe ayant fait grimper le prix de l’essence à la pompe de 10% en un mois à New Delhi. Le gouvernement souhaite désormais que la moitié des nouvelles motos de livraison soient électriques d’ici un an.
Des scooters peu fiables
Mais des défis demeurent. La transition est beaucoup plus lente pour les voitures électriques. Ces modèles sont chers et leur utilisation est limitée car dès que l’on sort de la capitale indienne, il n’y quasiment plus de stations de recharge. Des inquiétudes grandissent aussi concernant la sécurité des scooters électriques : un grand nombre a pris feu de manière spontanée ces dernières semaines, signe que les modèles utilisés en Inde ne sont pas encore complètement fiables.
Enfin, le vrai défi demeure le nombre : New Delhi compte plus de 12 millions de véhicules, et même si la tendance est encourageante, les véhicules électriques ne représentent encore que 1% de tous ceux qui circulent dans la mégapole.
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