L'existence d'esclaves au Canada reconnue dans des livres d'Histoire
Au Québec ce lundi, jour de rentrée scolaire, certains collèges inaugurent un nouveau programme d’histoire. En quatrième, les élèves vont apprendre dans leur cours Histoire du Québec et du Canada que plusieurs milliers d’esclaves vivaient dans ce pays au 17e et au 18e siècle. Un épisode complètement occulté jusqu’à présent.
Une vérité occultée du grand public et des programmes d’histoire à l’école. Les férus d’histoire savent depuis les recherches menées dans les années 60 que 4 185 esclaves ont vécu sur le territoire actuel du Québec entre 1629 et 1833. Mais cela reste encore un secret d’initié. En introduisant ces notions dès le collège, le but du ministère de l’Education est de démocratiser cet épisode peu glorieux de l’histoire québécoise. Généralement les Québécois et les Canadiens ont tendance à se voir comme un peuple amical envers les autres. Or le passé les rattrape. Déjà, les collégiens apprennent à l’école les méfaits de la colonisation blanche sur les Amérindiens. Et voilà qu’ils découvrent que leurs ancêtres étaient aussi des esclavagistes, tout comme les Américains.
La grande majorité d’entre eux travaillaient dans les villes comme domestiques
En fait, posséder des esclaves permettait surtout de se démarquer socialement, d’afficher son rang. Autrement dit un esclavage de "frime" comme l’explique le rappeur Webster. Lui même d’origine sénégalaise, ce chanteur veut mieux faire connaître cette histoire, que ce soit avec ses chansons, avec ses tours guidés sur l’esclavage dans la ville de Québec. Lors de ses visites, il explique que trois esclaves sur quatre étaient des Amérindiens, et venaient d’une tribu dans la vallée du Mississipi, pour qu’ils ne puissent pas s’enfuir. Un quart seulement des esclaves ici étaient Noirs. Ils venaient surtout des Antilles ou du Sud des Etats-Unis.
L’histoire de ces esclaves est peu connue au Québec
Ils étaient très peu nombreux contrairement aux millions de personnes employées dans les champs de coton, de canne à sucre, de tabac dans les Antilles ou aux Etats-Unis et ils se sont littéralement fondus dans la population. Certains Noirs ont été affranchis au fil du temps. Ils ont épousé des Blanches, ou des Blancs ont épousé des Noirs, et leurs enfants sont devenus de plus en plus métis jusqu’à ce que les traces de leurs origines disparaissent totalement. L’arrivée des premiers Noirs au Québec ne remonte pas seulement aux années quarante ou cinquante comme on le pense généralement.
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