USA : Donald Trump inspire l'art protestataire
Rarement un candidat à la présidentielle avait autant inspiré les artistes. Et Donald Trump est majoritairement associé à des projets d’art protestataire. Avec son attitude, ses idées, ses propos, Trump donne aux artistes des munitions, expliquait récemment Plastic Jesus, un artiste de Los Angeles. La proposition phare du candidat, celle de construire un gigantesque mur à la frontière mexicaine, a suscité de nombreuses réponses, notamment de la part de Plastic Jesus, qui la semaine dernière, a érigé un mur ou plutôt un mini-mur de quinze centimètres de haut autour de l’étoile de Donald Trump sur le Hollywood Walk of Fame de Los Angeles. Non loin de la frontière, un collectif d’artiste a quant à lui pris au mot le candidat républicain et commencé à construire le fameux mur, à leur façon, sous la forme d’un premier bloc recouvert d’affiches publicitaires en faveur du candidat, mais aussi de fleurs fanées et de fruits moisis. Une manière de dénoncer l’impact négatif qu’aurait la fermeture des frontières sur l’agriculture américaine.
Avec leurs armes, les artistes répondent à la violence et à la vulgarité de Donald Trump. L’oeuvre la plus connue, vue sur internet ou dans la presse, c’est celle de Hanksy, un graffeur new-yorkais, qui, sur un mur de Manhattan a peint le visage de Trump au sommet d’un étron entouré de mouches.
Derrière cet art protestataire, on sent une forme d’inquiétude de la part des artistes
Hanksy a réalisé cette oeuvre il y a presque un an et l’artiste explique qu’à l’époque, il voulait juste s’amuser de la candidature du milliardaire. Mais au fil des semaines, à l’image de nombreux Américains, il a réalisé que la plaisanterie n’en était pas une et il se dit aujourd’hui horrifié à la perspective de voir Donald Trump devenir président. L’artiste revendique aujourd’hui son activisme. Sur un site internet qu’il a baptisé “Dump Trump”, en français “laissez tomber Trump”. Il encourage les gens à télécharger, imprimer, distribuer ses oeuvres et slogans anti-Trump.
Depuis plusieurs mois, on voit de plus en plus d’artistes qui s’engagent. C’est le cas de l’artiste Plastic Jesus, à l’origine du mini-mur de Los Angeles. Dans les grandes villes du pays, lui et ses supporters ont entrepris de remplacer le mot “stationnement” des panneaux “no parking anytime” : pas de stationnement à aucun moment , par le mot Trump. Ce qui donne “Pas de Trump à aucun moment ”... “No trump anytime ”.
On a coutume de dire que l’art participe aux débats d’idées qui animent une société et qu’il est un moyen de contestation puissant. la violence des réactions provoquées par l’oeuvre d’Illma Gore en sont la preuve. Cette artiste a dessiné Donald Trump nu, affublé d’un micro-pénis. L’oeuvre lui a valu de recevoir des menaces de mort, d’être agressée par un partisan du candidat républicain, menacée de procès. Le dessin a suscité une telle controverse qu’aucune galerie américaine ne se risque à l’exposer. C’est à Londres qu’il a été présenté. Il est aujourd’hui estimé à près d’un million et demi de dollars.
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