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En route vers Paris 2024. Les parents de jeunes athlètes en première ligne dans le sport de haut niveau

Cécilia Berder, membre de l’équipe de France d’escrime, est en pleine sélection pour les JO de Tokyo, des Jeux aujourd'hui reportés à 2021. Elle nous fait vivre de l’intérieur le quotidien d’un athlète de haut niveau.

Article rédigé par franceinfo, Cécilia Berder
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Cécilia Berder dans les bras de son père après une compétition réussie. (CECILIA BERDER / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Suivre son enfant à travers les compétitions, le voir grandir et tendre vers le haut niveau, représentent un sacré challenge pour les parents.

Durant ma carrière, j'ai pu observer de nombreux parents au style unique. Il y en a des passionnés, des stressés, des agités mais aussi des plus indifférents. J'ai déjà vu des parents transportés par la victoire de leur progéniture, à tel point qu'ils sautent sur la piste avant même que l'arbitre puisse dire "assaut terminé". J'ai vu des parents hurler depuis les gradins. D'autres insulter les arbitres ou l'équipe adverse.

Des parents passionnés, stressés, agités ou indifférents

Les plus agités sont souvent postés en haut du gymnase, à faire les 100 pas, et à tenter de reproduire en simultané les gestes de leur sportif. Les plus croyants se recueillent dans leurs prières, à invoquer un quelconque esprit pour apporter un coup de pouce à leur champion. D'autres se cachent les yeux ou sortent du gymnase tant la pression est difficile à supporter. Des parents se font aussi interdire l'accès à la salle par leurs enfants.

Car les parents sont en première ligne dans cette période charnière d'accès au haut niveau, avec une adolescence pas comme les autres, des choix complexes de carrière sportive et une scolarité atypique.

Je reçois souvent des messages de parents emplis de doute, qui voient leur enfant grandir, changer, se lancer dans un projet avec beaucoup d'inconnus. Ils se demandent souvent comment les aider, comment gérer une quelconque défaite, et ce trop plein d'émotions qu'apporte le sport de haut niveau.

Une formation existe pour aider les parents 

Valérie Gerhards, coach sportif mental, propose aux parents une formation "Parents de sportifs" en ligne, à travers 11 vidéos.

Le premier conseil de cette accompagnatrice repose sur l'importance de "rebooter avec le sens". Autrement dit, discuter avec son enfant et comprendre pourquoi il se lance dans cette aventure ? Qu'est-ce qui le fait vibrer, qu'est-ce qui le pousse ?

Il semble important de valider le projet ensemble et d'analyser les avantages et inconvénients d'une telle ambition. Car ce chemin sera, pour tous, un investissement de temps, et aussi souvent, d'argent.

La formation explique l'importance de ne pas nier l'émotion de l'enfant, de la comprendre, dans la victoire, dans la défaite et dans tous ses apprentissages. Car il y aura de sacrés ascenseurs émotionnels. Mais les parents peuvent être confiants. Cette aventure est le signe que l'enfant se réalise. Ces vidéos en ligne encouragent également les parents à trouver la bonne place entre l'entraîneur et l'enfant. 

Il n'existe sûrement pas de recette miracle. L'élément clé semble reposer sur la communication pour garder le lien avec son enfant.

Enfin pour rassurer les jeunes athlètes dans cette quête de haut niveau, on peut conclure par cette phrase inspirée d'une chanson des rappeurs BigFlo et Oli, "Il n'y a pas de mauvais parents, il n'y a que des parents qui font de leur mieux".

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