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En un mot. Au Nigeria, Macron sort en boîte

Le mot de l'actu du jour est Nigeria. Cela n'aura échappé à personne. Surtout pas à Nathalie Bourrus.

Article rédigé par Nathalie Bourrus
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Emmanuel Macron en visite à l'Afrika Shrine, une boîte de nuit de Lagos (Nigeria), le 3 juillet 2018. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Nigeria. Mot qui vient de l’anglais : Nigeria. Qui lui-même vient du nom d’un fleuve, le Niger. Mystérieuse épopée que celle de l'histoire du Nigeria… Son histoire moderne démarre avec les Portugais, au 15e siècle. Un beau jour (ou un sale matin plutôt), un navire accoste dans le golfe du Bénin. Les Portugais créent alors des comptoirs, le long de la côte africaine. La ville de Lagos en fera les frais. Bercés par la langueur des eaux stagnantes de la lagune, des centaines de trafiquants européens viendront, durant des siècles, se rincer l’œil… remplir leurs escarcelles, à ras bord… attiser les guerres locales, en fumant un cigare sous une tente… n’oubliant jamais de tuer quelques éléphants afin de leur arracher leurs défenses. Images de rois africains, ou d’hommes sacrés, livrant une partie de leur peuple à des Européens affamés d’ivoire et de pouvoir.

Moustiques, pétrole et corruption

C’est cette histoire, et celle qui suivra, qu’Emmanuel Macron a choisi de visiter. Ou de revisiter. Dans la moiteur tropicale des îles de Lagos, le président français retourne aussi visiter sa propre histoire. Il y a 16 ans, Emmanuel Macron était là-bas. Petit stagiaire à l’ambassade de France au Nigeria. Un semestre là bas, en tant qu’élève de l’ENA, promotion Senghor. Il ne demanda pas New York, ou Londres. Mais, l’Afrique. Cette Afrique anglophone, piquée par les moustiques, dopée par le pétrole et la corruption.

Le jeune Macron découvre alors la vitalité et la fièvre (qui sait…) de la mégalopole qu’est Lagos (même s’il était basé à Abuja). La fièvre du samedi soir, qu’il va revivre, pas plus tard que ce soir. Mais oui. Pressé d’entrer de nouveau dans la peau de ce jeune homme érudit et bien coiffé, le chef de l’Etat va se rendre dans l’un des lieux les plus chauds de Lagos. Une boîte de nuit. Le Shrine.

Quand j’ai étendu ça, j’y croyais à peine. Décidemment,  après l’Elysée en folie pour la fête de la musique, voici la discothèque de Fela Kuti. Ou plutôt de ses fils, qui ont repris l’affaire, après le décès du père. On pensera moins à la lagune et aux esclaves. Le menu, depuis des années, dans cette boite, c’est plutôt marijuana et danses très très très caliente. "Le président Macron passera un bon moment au Shrine, ça ne fait aucun doute". Quelle jolie phrase, elle est tirée d’un quotidien de Lagos.

En un mot : une fois encore, Emmanuel Macron se tourne vers les nations africaines les plus dynamiques. Il vient rendre hommage aux artistes, aux créateurs, aux chefs d’entreprises locales. Il vient dire que la France et le Nigeria, ce sera main dans la main. Mais chacun chez soi hein. Le message est clair : le jeune stagiaire a beaucoup appris, en 16 ans.  

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