En un mot : l'administration, cette grande aidante...
Le mot de l'actu du jour est : administration. Cela n'aura échappé à personne. Surtout pas à Nathalie Bourrus.
Un texte de loi a été présenté en Conseil des ministres. Il est destiné à améliorer et à simplifier les relations entre citoyens et administration. Cette administration, qui, donc, étymologiquement, est censée nous aider.
Car le mot administration vient du latin : administrare. Qui signifie aider. Le texte est intitulé : "Projet de loi pour un Etat au service d’une société de confiance". Waouh. On est donc chez les bisounours. Parce que "confiance"… quand tu paies des PV systématiquement majorés depuis 2 ou 3 ans, que tu as envoyé deux lettres de réclamation, et qu’on ne t’a toujours pas répondu, tout en te prélevant des sommes sur ton salaire ! Elle est légèrement très rompue la confiance non ? Je sais, ça sent le vécu, parce que c’est du vécu. Ah mais, Gerald Darmanin (le Monsieur argent public du gouvernement) a trouvé une autre formule : "C’est un texte principiel, qui prévoit que la bienveillance soit la norme". Hum, hum… principiel, c’est vrai, ça parle a tout le monde.
Confiance et bienveillance ET administration, ce n’est pas le mariage du siècle
En revanche, "bienveillance" ça y est, on connaît par cœur, car c’est le mot fétiche d’Emmanuel Macron. Mais je trouve que "bienveillance" ne rime pas trop non plus avec "administration". Surtout quand vous allez refaire votre passeport. Ou plutôt celui de votre enfant, que vous devez traîner sur place. À la préfecture de police de Paris, c’est juste un enfer. J’ai songé à faire un film sur ce lieu, emblématique de cette magnifique bienveillance, de cette attention, de cette aide. C’est simple : tu as le sentiment d’être pris en otage par des gens postés derrière leur guichet, et qui te font revenir autant de fois qu’ils le souhaitent, pour un papier dont personne n’a rien à faire. J’ai vu des gens pleurer, à la préfecture de police. Oui, pleurer. Donc, jusque-là, confiance et bienveillance… ET… administration, ce n’est pas le mariage du siècle, avouons-le.
Alors, que propose Emmanuel Macron ? De laisser une marge au citoyen qui se serait trompé et de ne pas le sanctionner tout de suite, s’il est de bonne foi, et s’il paie ce qu’il doit. Pas mal, bel effort. Le reste du texte de loi concerne les sacro-saintes entreprises du Président. Les entreprises pourront bénéficier d’un "droit au contrôle". Elles pourront donc, si elles le souhaitent, demander à l’administration de les contrôler. L’administration ne sanctionnera pas systématiquement la boite, l’avertissement sera davantage utilisé. Pas mal, pour elles. Ah mais, on me dit que tout cela sera, d’abord, expérimenté…ah. Ok.
En un mot : mes PV, je vais les brûler.
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