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En un mot. Les esclaves d'hier et ceux d'aujourd'hui

Le mot de l'actu du jour est : esclave. Cela n'aura échappé à personne. Surtout pas à Nathalie Bourrus.

Article rédigé par franceinfo, Nathalie Bourrus
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le Premier ministre Édouard Philippe lors de la cérémonie commémorative pour le 170e anniversaire de l'abolition de l'esclavage, le 10 mai 2018 à Paris. (FRANCOIS GUILLOT / AFP)

Esclave. Le mot vient du latin "Sylvius". Il remonte au 5ème siècle… les peuples slaves originaires d'Esclavonie (ou Slavonie) étaient alors des slaves considérés comme des serfs, réduits en esclavage. Sous les platanes du jardin du Luxembourg en plein Paris, une poignée d’huiles politiques et militantes sont venus commémorer. C’est la journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage, et de leurs abolitions. Les mémoires. Le pouvoir des mots. Les mémoires.

Christiane Taubira est là, au premier rang. Normal, c’est elle qui a initié tout cela. Elle embrasse tout le monde. Elle, qui a récemment poussé un coup de gueule sur notre incapacité à accueillir 24 000 migrants en France. Une goutte d’eau. Elle trouve tout cela lamentable. Elle râle, elle dit les choses, prononce les mots. Mais ce n’est pas elle qui prendra la parole aujourd’hui. C’est Edouard Philippe. Pas Emmanuel Macron. Il est en train de recevoir un prix, en Allemagne. Sous les platanes du 6ème arrondissement de la capitale, le Premier ministre dépose une gerbe de fleurs, aux cotés de deux jeunes. Puis, silence. C’est une journée dédiée à la mémoire. Mais Edouard Philippe évacue le terme. Taubira encaisse. "Je ne citerai pas Aimé Césaire", annonce le chef du gouvernement. Elle, qui l’adore. "Ni Eluard, ni Flaubert". "Je vais vous parler d’un homme noir, né à Cayenne, un enfant qui s’est hissé au sommet de l’état, et qui deviendra président du Sénat". Ouf, on a tous trouvé : c’est Gaston Monnerville. Edouard Philippe poursuit : "Le président de la République (le grand absent, donc) a rappelé que les mémoires devaient être, en actes".

Éternelle action. Pas question de pioncer à l’ombre des platanes du Luco. Action ! Aux côtés de Jean-Michel Blanquer (pour l’éducation) et d’Annick Girardin (pour l’outre-mer), le Premier ministre remet des prix à des collégiens. Un prix inspiré de la révolte de pointe coupée de 1795. Applaudissements. Puis, un prix remis, pour "esclaves d’hier, migrants d’aujourd’hui". Ah. Oui, on a bien dit Action.

En un mot : 24 000 migrants à accueillir, à accepter, c’est notre histoire, dit Christiane Taubira. Ne pas oublier juste une chose : un jour, cette mémoire-là, celle de 2018, frappera à la porte de nos consciences et sera peut-être écrite dans les livres.                

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