En un mot : "No Pasaran !", crient les retraités
Le mot du jour, c'est bien évidemment "retraite". Car les personnes âgées sont allées manifester, ce jeudi après-midi, à Paris et dans d'autres villes. Contre l'augmentation de la CSG.
Retraite. Qui vient du latin « Retrahere », qui signifie « se retirer », mais aussi « tirer en arrière ». Cela semble assez réussi, pour le coup. Tirer, ceux qui gagnent peu, mais en arrière. Ce mot (retraite), signifie aussi « rétrécir ». Ah, là aussi, ça colle assez bien : amis retraités, si possible avec un faible pouvoir d’achat, amis qui vivez souvent dans la solitude, amis retranchés parfois chez vous par peur de déranger, je vous demande de vous ratatiner, encore un peu plus.
« On ne veut pas disparaître, on existe », disait une dame âgée ce jeudi après midi. « No pasaran !», entend-on, place de l’Opéra à Paris, là où ils ont manifesté, entre autres villes. La révolution des rétrécis est en marche. Pas question de disparaître, sous le tapis des reformes. Les voilà, debout ! Et les CRS n’ont qu’à bien se tenir, parce qu’un coup de canne, ça peut laisser des traces. Des traces, comme celles que ces retraités, ont, après des années de travail. Exemple : « Je travaille depuis 40 ans… 48 heures par semaine. J’ai une retraite de 1 200 euros par mois ! Qu’est-ce qu’on fait avec 1200 balles par mois ? »
Que lui répondre ? On va au cinéma, de temps en temps, on prend parfois un billet de train... en fait, on ne part pas trop en vacances, ou pas du tout, ou alors on se fait inviter. On se raccroche à ses enfants, même si on est fâchés.
Autre exemple de témoignage : « Y’a des artistes qui disent qu’on leur prend tout ! Alors qu’ils ONT tout ! » : Tati Danielle. L’aigreur… le rétrécissement… Celle qui a fini par mener la vie dure à sa famille, qui a fini par trouver du plaisir à s’incruster. C’est terrible d’en arriver là. C’est souvent ce manque d’autonomie financière qui rend les personnes âgées méfiantes, ou même malfaisantes. Et l’argent, l’aisance au quotidien, peut jouer, me dis-je. Autre témoignage : « La CSG va augmenter ! On va me retirer, en gros, 30 euros de plus par mois ! Mais ça fait une baguette par jour, 30 euros sur un mois ». Ben oui, c’est vrai, elle a raison. À les entendre la retraite semble être un calvaire pour certains. Alors qu’en principe, ce devrait être un plaisir, le repos du guerrier.
« Mais non, pas toujours », entend on à Opéra… « On doit aussi aider nos enfants, qui parfois n’ont pas de travail ! Ça se passe comme ça, en 2017 ! »
Effectivement les temps ont changé. En un mot : ce mot « retraite », signifie, aussi, « traire une seconde fois ». Donc, une fois quand tu bosses et encore une fois, quand tu t’arrêtes.
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