En un mot. Une grève, mais quelle grève ?
En un mot, c’est le mot de l’actu du jour. Celui qui n’échappe a personne. En tout cas, pas à Nathalie Bourrus.
C'était jour de grève et manifs, mardi 12 septembre, contre la réforme du code du travail et les ordonnances. Mais sur qui les yeux étaient-ils rivés ? Sur le président de la République, dans les îles meurtries. Du Macron, non-stop. Ah bon ? Il y avait une grève ? Mais quelle grève ?
Grève. Mot qui vient de la place de Grève, près de l’Hôtel de Ville, à Paris, en bord de Seine, là où les bateaux accostaient et où les gens attendaient du travail.
Mais au fait, qui est en grève aujourd’hui ? Une grève ? Des manifs ? Mais enfin, personne n’est dans la rue, voyons. Enfin, presque personne. Un petit 10 000 à Paris… 3 000 à Marseille… une peccadille. "Oh cong, dirait Jean-Luc Mélenchon, c’est faux !" Et oui, l’insoumis s’en est allé arpenter les rues de la cité phocéenne, destination soleil.
Quelqu'un a vu Mélenchon ?
Mais que se passe-t-il ? Je me branche sur les chaînes d’infos : presque rien sur lui ! Une cata… Mais il y est ? En vrai ? Je ne vois QUE le président et ses hommes, à Saint-Martin. On ne voit que lui, partout ! Il y a vraiment des manifestations en France aujourd’hui ? En tout cas, j’espère que Mélenchon n’a pas pris le bus à Marseille… Il y en a seulement un sur deux, avec cette grève. Remarque, sans vouloir être insolente (pas mon genre), en général c’est le topo là-bas non ? Un bus sur deux… disons qu’il y a un peu d’attente.
J’espère que Jean-Luc Mélenchon sait courir… parce que pour l’attraper, ton bus, tu dois éviter de te vautrer dans les poubelles, c’est sportif à Marseille. Cours, cours, Jean-Luc, tu vas rater ton bus, et ta manif !
Bon, personne ne te regarde, on est tous à Saint-Martin, ou en Guadeloupe, on est tous branché sur Macron c’est vrai… mais cours quand même, ça peut servir. Et à Paris, ça manifeste ? Ben oui, forcément. Mais j’apprends quoi ? Qu’il n’y a pas grand monde, entre Bastille et place d’Italie. Il est malin le président. On lui reproche d’avoir loupé le bus (gros retard a l’allumage pour sauver les îles), il y va dare-dare. Il y est, donc. Et derrière lui, le même jour, il laisse ces gens manifester contre des ordonnances déjà rédigées.
Des clowns, c'est le clou
En plus, il se passe quelque chose de dingue dans le cortège à Paris. Il y a quelques perturbateurs et des gaz lacrymogènes, en fin de cortège. Mais il y a quoi d’autre ? Des gens déguisés en clown ! Je vous jure que c’est vrai… oh là là ! Catastrophe ! Les forains sont venus, eux aussi… mais en clown… avec leur Marcel Campion. Une cata je vous dis. Celui-là, il n’aurait pas pu râler un autre jour non ? J’imagine la tête des gros bras de la CGT qui doivent protéger… des clowns !
Pour le président, c'est sûr, c’est du pain béni. Allez, une légion d’honneur pour Marcel. En un mot ? Attention à la marche, président. Car le mot grève vient, aussi, du latin populaire grévis, qui veut dire : conflit, et grief… aille. Un grief, mine de rien, ça peut faire mal, et ça peut durer longtemps… Disons que ça s’anticipe, comme un ouragan.
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