Envoyé spatial. Jouer du saxophone dans l'espace, "c'est un peu bizarre"
Thomas Pesquet est l'envoyé spatial de franceinfo à bord de l'ISS. Il nous raconte la vie à bord de la station spatiale internationale pendant sa mission. Cette semaine, l'astronaute français raconte l'expérience du saxophone en apesanteur.
Thomas Pesquet est l'envoyé spatial de franceinfo à bord de l'ISS. Il nous raconte la vie à bord de la station spatiale internationale pendant sa mission. Cette semaine, l'astronaute français, qui nous a déjà parlé de sa passion pour la musique, nous présente l'un de ses compagnons de voyage : un saxophone !
En réalité, il ne pensait pas jouer du saxophone dans l'espace. Lorsqu'il a décollé le 17 novembre 2016, son instrument est resté à Terre. Chaque astronaute ne peut pas emporter plus d'1,5 kg d'affaires personnelles or un saxophone alto pèse 2,4 kg.
Un cadeau d'anniversaire envoyé sur l'ISS
Mais c'est sans compter sur la ruse de ses proches. Pour son anniversaire, le 27 février dernier, il découvre le sax, acheminé le 22 février par cargo ravitailleur, avec la complicité de la NASA. "Ma compagne faisait partie du complot, explique Thomas Pesquet à franceinfo. Les gens du centre de contrôle à Houston l'ont dissimulé. Il a été chargé dans le véhicule cargo sans que je ne sache rien. Même dans la liste de tout ce qu'il y a dans le véhicule cargo, le nom a été maquillé pour ne pas que je le vois. C'était vraiment super sympa."
The @SpaceX #Dragon at its final autonomous approach – 10 m under @Space_Station. Up to us to finish the work! https://t.co/meau4OC582 pic.twitter.com/H7kYeYudEw
— Thomas Pesquet (@Thom_astro) 23 février 2017
Depuis, Thomas Pesquet souffle dans l'instrument régulièrement. Sans empiéter évidemment sur sa journée de travail. Plutôt le soir, vers 10h ou 11h, ou le week-end. "Généralement, je me planque dans un coin de l'ISS, pour ne pas embêter les collègues", confie-t-il.
Une expérience étonnante
Jouer du saxophone en apesanteur, "c'est un peu bizarre", indique l'astronaute à franceinfo. "Normalement, le saxophone pèse dans les mains donc, pour appuyer sur les touches, on a l'habitude de jouer avec le poids du saxophone. Mais là, quand j'appuie sur une touche, ça le fait flotter donc c'est vraiment un petit peu bizarre. Et puis, ajoute Thomas Pesquet, je pense que sur l'anche, le petit bout de bois qui vibre et qui produit le son dans le bec du saxophone, la salive ne coule pas en fait. Donc parfois ça se bloque. Il n'y a plus de son."
Cette subtilité n'empêche pas Thomas Pesquet de se lancer un nouveau défi, avec ses amis proches avec qui il jouait de la musique à 20 ans. "On a le projet de rejouer une chanson ou deux de notre ancien groupe, chacun de son côté, explique Thomas Pesquet. Quelqu'un va s'atteler à la tâche difficile de mixer tout cela ensemble donc ce sera une chanson jouée en partie dans l'espace. C'est à ça que je vais passer un ou deux dimanches, je pense, d'ici la fin de la mission."
De l'avis de ceux qui ont déjà joué avec lui, Thomas Pesquet aurait pu faire un excellent saxophoniste. Il a fait apprécier ses talents dans un tout autre registre, lors d'une visioconférence avec son ancienne école, Supaéro Toulouse. Il a lancé la Pitxuri, depuis l'espace, reprise en chœur par la fanfare dont il était membre.
.@Thom_astro au saxo et la fanfare ISAE-SUPAERO pour un beau duo ISS-terre ! pic.twitter.com/uzSAdX2r3j
— ISAE-SUPAERO (@ISAE_officiel) 19 avril 2017
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