Expliquez-nous ... l'affaire Atlaoui
Serge Atlaoui, 51 ans, est originaire de Metz. Il est soudeur de formation. Il est actuellement détenu sur une île-prison au sud de la grande île de Java, une sorte d'Alcatraz indonésien. Il a été arrêté il y a plus de neuf ans.
Arrivée en Indonésie
En 2005, Serge Atlaoui a des soucis d'argent et répond à une annonce qui promet 2.000 euros de revenus au noir par semaine pour travailler dans une usine de la banlieue de Jakarta, la capitale indonésienne. Atlaoui affirme que l'usine lui est présentée comme une société qui fabrique de l'acrylique. Son job sera d'y installer des machines industrielles. Au bout de six semaines, il repart en Europe, puis revient en Indonésie pour y être payé.
Arrestation pour trafic de drogue
Mais peu après, en novembre 2005, la police indonésienne fait une descente dans cette usine qui en fait fabriquait de l'ecstasy. Atlaoui est accusé d'être le chimiste dans la chaîne de fabrication de la drogue.
13 personnes au total sont inculpées, des Indonésiens, des Chinois et deux Européens, dont Atlaoui, qui sera dans un premier temps condamné à la prison à perpétuité pour trafic de drogue. Le Français fait appel, mais sa peine est aggravée par la cour suprême qui lui inflige la peine de mort comme huit autres personnes dans cette affaire.
Justice défaillante
Au-delà de savoir si le Français ignorait ou pas qu'il se trouvait dans un laboratoire clandestin, la justice indonésienne a "gravement dysfonctionné", d'après la France. Atlaoui n'a pas été logé à la même enseigne que les autres condamnés. Par exemple, les patrons de ce trafic ont certes été condamnés à mort, mais ils ont pu faire appel à des témoins et à des experts au cours des procès, ce qui a été refusé au Français.
Bras de fer entre Paris et Jakarta
Aujourd’hui, on assiste à un bras de fer entre l'Indonésie et la France. En Indonésie, le nouveau président Joko Widodo est inflexible. Elu l'an dernier, cet homme considère que la drogue est un fléau majeur dans son pays et ne veut pas donner l'impression à son opinion publique qu'il peut plier face aux pressions de pays étrangers. Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a écrit à son homologue indonésienne en déplorant "un traitement expéditif" pour Atlaoui. François Hollande envisage des conséquences diplomatiques en cas d'exécution du Français.
Enfin, Serge Atlaoui bénéficie d’un autre soutien. La chanteuse indonésienne Anggun, installée en France, a imploré le président Widodo de gracier le prisonnier français.
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