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Expliquez-nous... la crise du lait

Les producteurs français sont payés 30 centimes le litre de lait. Insuffisant pour continuer à vivre assurent les syndicats.
Article rédigé par Gilbert Chevalier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Des heures de travail qu'on ne compte plus, pour une rémunération qui n'en finit plus de baisser, le métier n'attire plus les jeunes © MaxPPP)

La situation s'est aggravée depuis le 31 mars dernier et la fin des quotas laitiers en Europe. Les agriculteurs peuvent désormais produire autant de produits laitiers qu'ils veulent. Résultat : la production a été dopée ! Et les producteurs du nord de l'Europe ont redoublé d'agressivité.

On voit arriver de plus en plus de briques de lait bon marché de l'étranger : Allemagne, Belgique, Pays-Bas. Les importations ont explosé : + 63% par rapport à l'an dernier. Les grossistes l'achètent environ 10% moins cher qu'en France.

Du coup, les carnets de commande des producteurs français se vident ?

Oui, c'est flagrant : les laiteries sont en sous-activité. Même chez les grands du secteur comme Candia, les volumes y ont baissé de 20 % en mai-juin. Et si les importations de lait augmentent, les exportations, elles, sont en baisse. Cette combinaison est catastrophique pour les producteurs français, explique Thierry Roquefeuil, le président de la Fédération Nationale des Producteurs de Lait. Il a d'ailleurs été reçu hier, par le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll.

Qu'est ce qu'il lui a demandé pour sauver la filière laitière ?

A court terme, il veut que l'Etat donne de la trésorie rapidement aux producteurs de lait pour qu'ils puissent relever la tête.

Il espère des allégements de charges et surtout, il souhaite qu'il y ait une véritable statégie pour cette filière, et une vraie volonté d'acheter du lait français. Pour cela, il faudrait que les distributeurs jouent le jeu, et que nous, consommateurs, on pense aux 60.000 producteurs français quand on fait nos courses, quand on choisit notre brique de lait. La moitié d'entre eux sera à la retraite d'ici 10 ans. Et il n'y a quasiment plus de jeunes pour les remplacer, tant le métier, aujourd'hui, fait peur.

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