Expliquez-nous ... la Curie romaine
La Curie romaine est le gouvernement de l'Eglise catholique. Le pape se sert d'elle pour gérer les affaires de l’Eglise et la Curie agit au nom du pape. Au sommet de ce gouvernement se trouve le secrétaire d'Etat, qui est comme un Premier ministre. Il est le premier collaborateur du pape. Il s'agit de l'italien Pietro Parolin, âgé de 60 ans, ce qui est assez jeune au Vatican. Ce cardinal a été Nonce au Venezuela. Il connaît bien les dossiers internationaux. Sa nomination comme numéro un de la Curie en 2013 a été ressentie comme une bouffée d'air frais. Son prédécesseur le cardinal Bertone était très critiqué. Encore plus critiqué depuis qu'il s'est installé dans un appartement de 700 m2 au Vatican, alors que le pape vit dans un 70m2.
Congrégations et conseils pontificaux
Sous l’autorité du secrétaire d'Etat se trouvent trois organes de la Curie. Neuf congrégations permanentes, l'équivalent des ministères. Elles s'occupent des grands dossiers de l'église comme la Doctrine de la foi, l'Education catholique, les Evêques. Douze conseils pontificaux, l'équivalent de nos secrétariats d'Etat en France. Ces organes de la Curie s'occupent de thèmes de société comme la famille, la culture, les laïcs, la justice et la paix. Trois tribunaux, chargés de la discipline et des sacrements.
Changements en vue
Le pape François veut changer tout ça. Il veut simplifier cette organisation avec la fusion de certains conseils pontificaux. Il voudrait donner une place plus importante aux femmes. Et il souhaiterait que la Curie ne soit plus uniquement un gouvernement qui donne des ordres, mais aussi qu'elle soit capable d'écouter les Eglises des différents pays.
Résistances
Mais tout le monde n’est pas d’accord à Rome. D'après des spécialistes du Vatican, François serait même minoritaire à la Curie. Et parmi les cardinaux, se trouvent beaucoup de conservateurs dans la lignée de l'ancien pape Benoît XVI, des cardinaux allemands ou américains comme Monseigneur Burke, qui sont très remontés contre ce pape jugé trop ouvert, trop réformateur.
Et puis, dans la Curie, certains n'ont pas apprécié les vœux que le pape leur a adressés juste avant Noël. François a énuméré les 15 maladies qui menacent la curie selon lui : "Alzheimer spirituel", "fossilisation mentale", "arrogance", "mondanité", "corruption", "calomnie", "manipulation". Et François leur a aussi reproché d'avoir des "têtes d'enterrement". Sur les images à la télé, leur mécontentement était très visible…
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