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Expliquez-nous... la progression de Daech

Daech gagne du terrain en direction à la fois de l'Irak et de la capitale syrienne. Yves Yzard, du service Monde, explique ce qu'est la carte de l’avancée des troupes de l'Etat islamique.
Article rédigé par Yves Izard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (La branche armée kurde syrienne affronte l'Etat Islamique en Syrie © Maxppp)

L’organisation Etat islamique contrôle désormais la moitié des territoires de la Syrie avec la majeure partie des provinces de Deir el Zor au nord, nord- est et une présence importante à Homs, Hama à l’est et Alep au nord. Surtout  Palmyre; 70.000 habitants, n’est qu’à 215 km de Damas et cette prise permet l’ouverture vers l’Irak. Une sorte de continuité géographique à travers ce désert  en faisant sauter aussi la nuit dernière le dernier point de contrôle avec la province irakienne d’Al Anbar qui a déjà son califat  jusqu’à Ramadi que Daech avait  pris dimanche.

Le pétrôle, une source de financement importante

En plus avec la région de Palmyre, Daech contrôle la quasi-totalité des champs pétroliers syriens. Même si l’exploitation ne va pas de soi, déjà les camions citernes passent la frontière turque et jordanienne. Des milliers de barils brut par jour, il y a donc l’argent du pétrole entre 500.000 et un million d’euros de chiffre d’affaires par jour, celui des pillages des sites archéologiques, le butin des banques locales et très inquiétant, le contrôle des administrations qui permet à Daech de lever l’impôt, et de payer désormais ses troupes dans les territoires que l’organisation gouverne.

Daech dispose entre 20 et 30.000 combattants, selon la CIA, en augmentation avec des milliers de combattants étrangers, occidentaux, mais surtout arabes et des recrutements dans les villes prises. L’observatoire syrien avançait 50.000 au mois d'août.

Damas et Bagdad en ligne de mire

Cela dépend de plusieurs facteurs, la capacité de réaction de l’armée syrienne qui a, semble-t-il, laissé tomber volontairement Palmyre, et de la volonté de la coalition, à commencer par les Etats-Unis qui refusent toujours des troupes au sol à part les force spéciales opérations ponctuelles.

Et de l’armée de Daech qui récupère à chaque fois du matériel militaire américain dans les casernes. Et surtout de la population sunnite, les grands perdants, qui ne rejette pas toujours l’Etat islamique, et qui en Irak plus effrayés par les milices chiites que par Daech .

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