Expliquez-nous... La répartition des migrants en Europe
Le 26 septembre 2017 était la date butoir fixée au niveau européen pour répartir 160 000 migrants arrivés par la mer en Grèce et en Italie. L'objectif est loin d'être atteint. franceinfo fait le point sur ce dispositif
Le programme prévoyant des quotas de répartition à l'échelle de l'Union européenne des demandeurs d'asile prend fin mardi 26 septembre. Face à l'afflux de migrants en Italie et en Grèce en 2015, de difficiles tractations entre Etats membres avaient conduit à la décision de déroger temporairement à la règle générale qui stipule que c'est au pays par lequel un demandeur d'asile entre dans l'Union de traiter sa demande. Les Etats européens s'étaient engagés à accueillir, en suivant un système de quotas par pays, 160 000 personnes venues de Grèce et d'Italie.
La Commission européenne a finalement revu ces objectifs à la baisse l'an dernier. Ils ne portaient plus que sur 98 255 personnes.
Pour autant, les objectifs n'ont pas été atteints. Au 31 août 2017, moins de 28 000 personnes avaient au total été transférées.
En 2015, plus d'un million de personnes étaient arrivées par la mer en Europe, la très grande majorité sur les côtes grecques. Les arrivées en Grèce ont nettement baissé depuis 2016, notamment depuis le pacte migratoire que la Turquie a signé avec l'Union européenne. Les arrivées sur les rivages italiens sont en revanche toujours très élevées : plus de 181 000 arrivées ont été recensées l'an dernier.
Certains Etats ont été réticents voire hostiles
Les raisons de ce décalage sont multiples. Difficultés logistiques des autorités grecques et italiennes sur le terrain;; réticences de certains demandeurs d'asile à partir vers des destinations inconnues ; critères d'éligibilité restrictifs...
Le principal point de blocage vient du refus de certains Etats d'appliquer l'accord. La Hongrie et la Pologne n'ont accueilli aucun réfugié. La Slovaquie n'en accueille plus. La République Tchèque s'est désengagée il y a un an. La Commission européenne a d'ailleurs en juin dernier ouvert une procédure d'infraction à l'encontre de Budapest, Prague et Varsovie.
La Hongrie et la Slovaquie ont par ailleurs contesté la légalité du plan devant la Cour de justice de l'Union Européenne arguant que la procédure suivie par le Conseil européen avait été mise en place par consensus et non à l'unanimité et sans que les parlements, nationaux et européenn aient été consultés. Les deux pays ont été déboutés. Le mécanisme européen a été validé par la justice européenne et justifié par la nécessité de "répondre de manière effective et rapide à une situation d'urgence".
D'autres Etats ont malgré tout tenu leurs engagements
Six pays ont accueilli le nombre de personnes en provenance de Grèce qui leur avaient été attribuées, ou sont en passe d'y arriver : il s'agit de Malte, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Finlande, du Luxembourg et de la Suède
Globalement, la plupart des Etats membres sont très en dessous des prévisions. La France fait partie du groupe de pays que la Commission appelle à "accélérer de toute urgence les transferts".
Bruxelles rappelle par ailleurs que les obligations des Etats ne prennent pas fin en ce 26 septembre mais s'appliquent à toutes les personnes arrivées en Grèce ou en Italie à cette date. "Il convient, conclue la Commision, de redoubler d'efforts".
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