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Expliquez nous … la SNCM

Alors que le tribunal de commerce de Marseille examine la cessation de paiement de la Société nationale Corse Méditerranée, France Info vous rappelle ce qu’est la SNCM.
Article rédigé par Gilbert Chevalier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
  (Un bateau de la SNCM, le Danielle Casanova, dans le port de Marseille le 13 novembre 2014©MAXPPP)

Pour commencer, il fait savoir que la SNCM ne dessert pas que la Corse. Elle dessert aussi, dans une moindre mesure, la Sardaigne, l'Algérie et la Tunisie. Par ailleurs, la SNCM, ce n'est pas que du ferry pour touristes. La compagnie transporte aussi des camions et des marchandises.

Statut spécial

A ce titre, elle assure la continuité territoriale. Pour que les corses ne soient pas pénalisés par l'éloignement du continent, l'Etat subventionne les transports de marchandises et de personnes. La SNCM touche des subventions à ce titre.  

 

La Société nationale Corse Méditerranée était complètement publique avant 2006, quand il y a eu la privatisation. Depuis cette date, les deux tiers du capital sont détenus par Transdev, un groupe qui appartient à Véolia et la Caisse des dépôts. L'Etat n'a conservé qu'un quart des actions Le reste (9%) est détenu par les salariés de la SNCM.

Multiples soucis

La SNCM souffre de plusieurs maux. D'abord, la baisse de ses parts de marché sur la Corse. En l'an 2000, la SNCM assurait la moitié du trafic ; en 2012, ce n’était plus qu'un quart. Alors que dans le même temps, Corsica Ferries, compagnie franco-italienne, passait de 45% à 65%. Conséquence, depuis 2001, la SNCM n'a connu qu'un seul exercice bénéficiaire. Les pertes cumulées de la société tourneraient autour de 200 millions d'euros.

Agitation sociale et manque de stratégie

La société est pénalisée par des effectifs trop importants par rapport à la concurrence (2.500 salariés permanents ou saisonniers), des salaires plus élevés que ceux de la concurrence.

L'an-dernier, un rapport parlementaire pointait certes une concurrence parfois déloyale de Corsica Ferries, mais aussi les grèves à répétition à la SNCM, une flotte vieillissante et une absence de stratégie de la part de l'Etat avant la privatisation et des actionnaires privés depuis la privatisation.

 

Pour ne rien arranger, la justice européenne réclame à la SNCM le remboursement de 400 millions d'aides publiques jugées illégales. Les actionnaires, Transdev et l'Etat, veulent un redressement judiciaire qui permettrait, selon eux, d'annuler les condamnations de l'Europe.

 

 

 

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