Expliquez-nous la surveillance du nucléaire en France
Le Parlement doit se prononcer mardi 9 avril sur la fusion du gendarme du nucléaire, l'ASN, avec l'expert technique du secteur, l'IRSN. Ce texte prévoit la création en 2025 d'une Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR), issue du rapprochement de ces deux instances. Le gouvernement, dans le contexte d'un vaste plan de relance de l’atome, veut réduire les délais d'expertise et d'autorisation d'installations.
L'ASN, le "gendarme" du nucléaire
L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) donne son avis au gouvernement sur l'exploitation d'infrastructures comme les centrales, mais aussi les sites de stockage de combustibles ou de déchets nucléaires. C'est aussi elle qui se prononce sur le prolongement des centrales en activité, qui sont inspectées tous les dix ans. Par exemple, en août 2023, c'est elle qui a donné un avis positif pour continuer à exploiter la centrale du Tricastin dans la Drôme. Elle a pourtant dépassé les 40 ans, la durée de vie prévue d'une centrale.
L'IRSN, les experts du nucléaire
L'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) regroupe des experts du nucléaire. Des scientifiques qui font de la recherche pour mieux comprendre comment fonctionne cette énergie et qui analysent les risques autour des installations nucléaires, comme les centrales, mais aussi les laboratoires de radiologie médicale. Pour cela, l'IRSN va notamment faire des mesures de contrôle sur tous ces sites, pour vérifier qu'ils n'émettent pas trop de radiations, ce qui pourrait avoir des conséquences sur la santé ou l'environnement. L'IRSN employait plus de 1 700 salariés à la fin 2022.
Comment travaillent-elles ensemble ?
L'ASN peut demander l'avis des experts de l'IRSN pour certaines de ses décisions. D'ailleurs, l'IRSN a un budget dédié pour son aide à l'ASN. Et les deux instances organisent aussi des exercices de crise dans les centrales, pour vérifier qu'il n'y a pas de faille dans leur sécurité.
Les opposants à la fusion
Les opposants alertent eux sur une possible perte d'indépendance des experts et de transparence à l'égard du public. Si les experts de l'IRSN, par exemple, s'opposent à la fusion avec l'ASN, c'est qu'ils craignent de perdre leur indépendance, au moment où la plupart des centrales françaises arrivent à 40 ans, leur durée de vie prévue. Ils manifestent devant le Parlement mardi matin.
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