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Expliquez-nous... le glyphosate

Alors que l'Union européenne qui doit décider, d'ici demain, si elle renouvelle l'autorisation d'utilisation du pesticide glyphosate pour les neuf prochaines années, Marisol Touraine, ministre de la Santé, a rappelé ce mercredi matin sur France Info que glyphosate est "un perturbateur endocrinien."
Article rédigé par Gilbert Chevalier
Radio France
Publié Mis à jour
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Franceinfo (Franceinfo)

Le glyphosate ou N-phospho nomethyl glycine, est un herbicide systémique qui bloque un enzyme dont la plante a besoin pour fabriquer des acides aminés et des protéines. Ce qui veut dire qu’il pénètre toute la plante et la tue sauf si elle a été modifiée génétiquement pour le tolérer. Ce qui en fait, entre autre un grand ami des cultures OGM notamment en Amérique du Nord et du Sud. Les herbicides à base de glyphosate contiennent d'autres ingrédients chimiques qui facilitent son absorption. Les propriétés herbicides du glyphosate ont été brevetées par Monsanto dans les années 70. Le glyphosate est à l'origine du fameux Roundup énorme succès commercial pour Monsanto.

Vers la fin de la commercialisation  par l'Union Européenne 

La firme américaine vend près de la moitié des herbicides à base de glyphosate commercialisés dans le monde. D'autres firmes vendent aussi leurs propres produits à base de glyphosate. Le glyphosate est ainsi devenu l'herbicide chimique le plus vendu sur la planète et particulièrement en Europe. On emploie ces herbicides dans l’agriculture, la sylviculture, les parcs et espaces publics, sur les voies ferrées ainsi que dans les jardins potagers. Son autorisation de commercialisation par l'Union Européenne (UE) expire fin juin. La France et l'Autriche, notamment, se sont exprimées contre le glyphosate, contrairement à la Grande-Bretagne et à l'Allemagne, qui défendent son utilisation.

Le glyphosate cancérogène ? 

Jusqu'à présent il y avait surtout débat entre l’Autorité européenne de sécurité des aliments, l'EFSA, et l’Organisation mondiale de la santé. L'OMS, via son centre international de recherche contre le cancer, a reconnu et classé il y a quelques mois le glyphosate parmi les éléments cancérogènes probables. L'agence européenne de sécurité des aliments estime elle que le glyphosate ne pose pas problème mais certains scientifiques dénoncent la crédibilité des experts qui ont travaillé sur cette évaluation et la méthodologie employée par l'agence européenne. Mais, pour compliquer encore un peu plus les choses, une nouvelle étude de l'Organisation mondiale de la santé avec cette fois  l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture. Cette nouvelle étude vient de conclure qu'il est peu probable que le glyphosate provoque un risque cancérogène chez les humains qui y seraient exposés par l'alimentation.

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