Expliquez-nous ... le Rainbow Warrior
Le Rainbow Warrior était un bateau de l’organisation écologiste Greenpeace. En 1985, ce navire devait se rendre sur le site des essais nucléaires français à Mururoa pour les perturber, pour tenter de les empêcher. Avant de rejoindre la Polynésie française, le Rainbow Warrior mouillait dans le port d’Auckland, au nord de la Nouvelle-Zélande. Le 10 juillet 1985, deux charges explosives font couler le bateau et un photographe néerlandais qui se trouvait à bord est tué par l’explosion.
DGSE
Ce sont les services secrets français qui sont responsables, avec trois équipes dont deux nageurs de combats qui ont posé des mines magnétiques contre la coque du bateau. Ces nageurs ont été évacués ensuite par deux autres agents, un homme et une femme, qui vont se faire arrêter rapidement par les néo-zélandais. Ils s’appellent Alain Mafart et Dominique Prieur. Ils se font passer pour des touristes suisses, les faux époux Turenge.
Ordre venu de très haut
L’ordre de faire sauter le bateau a été donné par le patron de la DGSE, à la demande du ministère français de la Défense, dirigé par Charles Hernu, ministre socialiste de François Mitterrand. Pendant des semaines, tout le monde va nier au sommet du pouvoir. A la radio, à la télé, dans la presse écrite, on ne parle que de ça. Et c’est d’ailleurs le quotidien Le Monde et son journaliste Edwy Plenel, aujourd’hui patron de Médiapart, qui révèle l’existence de trois équipes de la DGSE et donc l’implication de la France dans le drame.
Scandale
Laurent Fabius qui est alors Premier ministre reconnait à la télé que c’est bien une opération de la France, qui a donc violé la souveraineté de la Nouvelle-Zélande. Le patron de la DGSE l’Amiral Lacoste est limogé. Charles Hernu démissionne. Le ministre de la Défense sert de fusible pour épargner la tête de l’Etat, le président de la République.
Crise diplomatique
Les relations avec la Nouvelle-Zélande sont très sérieusement malmenées, on s’en doute. La France présente des excuses officielles, et elle verse plusieurs millions de dollar de dommages et intérêts à la Nouvelle Zélande. Les faux époux Turenge sont jugés et condamnés à 10 ans de prison. Mais ils sont transférés sur un atoll de Polynésie française à la suite d’un accord entre les deux pays. Ils rentrent en métropole en 1988.
Que sont-ils devenus ?
Dominique Prieur travaillait ces dernières années à la DRH des Pompiers de Paris. Alain Mafart est devenu photographe animalier. Les essais nucléaires français ont cessé depuis 1996, mais l’affaire du Rainbow Warrior reste l’un de plus gros échecs des services secrets français.
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