Expliquez-nous... les casseurs
Les casseurs sont ces personnes qui commettent des actes de violence, de vandalisme et qui agressent les forces de l'ordre en marge des manifestations. Ils ont le visage le plus souvent masqué par des écharpes, des capuches ou des casquettes et agissent en petits groupes isolés. Généralement, ils se retrouvent quelques minutes avant une manifestation et agissent avant de se disperser. Ils s'en prennent au mobilier urbain, à des boutiques, aux distributeurs automatiques et aux édifices publics.
Leur motivation
Aujourd'hui, les casseurs sont semble-il animés par des motivations idéologiques. La violence est alors un mode d'action politique, comme les autonomes ou autres groupes d’extrême gauche que l'on appelait déjà casseurs dans les années 70. A la fin des années 70, le gouvernement d'alors et son ministre de la justice, Alain Peyrefitte avait d'ailleurs fait voter une loi sécurité et liberté appelée Loi Anti Casseur que la gauche arrivée au pouvoir avait ensuite abrogé. Mais loin de la politique et des mouvements sociaux dans certaines manifestations pas si lointaines, on a également appelé casseurs des jeunes qui venaient profiter de la foule ou d'un relatif désordre pour racketter ou voler dans des vitrines.
Qui sont donc les casseurs d'aujourd'hui ?
Difficile à dire. Ils sont nombreux. Ils ont sans doute un ADN commun que l'on retrouve chez des zadistes dans certains mouvements d'ultra gauche lycéens ou étudiants. Ils se démarquent radicalement des organisations syndicales et politiques classiques. Ils n'ont pas d'organisation pyramidale. Ils existent parfois seulement le temps d’une manifestation. Ils revendiquent une grande liberté de décision d’autonomie sans hiérarchie et sans organisation définitive.
Ils sont souvent squatteurs, occupants sans droit ni titre, hors repères administratifs, zadistes installés dans ce qu’ils appellent des zone autonomes temporaires. Pour les policiers ce sont "des professionnels de l'insurrection. Mais pas seulement. Lors des comparutions devant la justice ces dernières semaines, on a vu aussi des personnes bien insérées socialement professionnellement : lycéens, étudiants, profs de sociologie, brancardiers, cheminots. On vu aussi des paumés mi-délinquants-mi punks à chien. Depuis le début des manifestations contre la loi Travail, 662 procédures judiciaires ont été engagées qui concernent 753 personnes et 250 d’entre eux sont aujourd’hui incarcérés, a indiqué ce mercredi matin sur France Info, Jean-Jacques Urvoas le ministre de la Justice. Enfin, tous globalement détestent les medias, les journalistes jugés comme des auxiliaires des gouvernements et des patrons. Pour eux, parler de “casseurs”, c’est éviter d’aborder les questions de fond et les raisons du mouvement.
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