La face cachée du château de Versailles : dans les jardins, les préparatifs des Jeux olympiques

Franceinfo vous fait découvrir la face cachée du château de Versailles. Dans les jardins, qui accueilleront les épreuves équestres des Jeux olympiques, on suit les préparatifs avec Alain Baraton, jardinier en chef et Elena Secondo, responsable des parterres.
Article rédigé par franceinfo - Murielle Giordan
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Alain Baraton, jardinier en chef, et Elena Secondo, responsable des parterres, devant les gradins des épreuves d'équitation des Jeux de Paris 2024, à Versailles. (MURIELLE GIORDAN / FRANCEINFO)

Le Château de Versailles a fêté ses 400 ans l’an dernier et accueillera les épreuves équestres lors des Jeux olympiques. Dans ses rangs, une armée de petites mains qui prennent soin du mobilier, des jardins, des souterrains, car garder ce patrimoine en l’état est un défi quotidien. En ce moment, Alain Baraton, jardinier en chef au Domaine de Trianon et au Grand Parc de Versailles et Elena Secondo, responsable des parterres du Grand Trianon, sont dans les starting-blocks pour fleurir les obstacles lors des épreuves.

Les épreuves de cross-country du concours complet, qu'elles soient individuelles ou par équipes, se dérouleront aux abords du Grand Canal. Les cinq épreuves du pentathlon moderne (natation, bonus round d'escrime, équitation, course à pied et tir) auront aussi lieu dans le Parc du château de Versailles. Elena a planté plusieurs milliers de fleurs pour décorer les épreuves d'équitation, dont une fleur de lys visible du ciel. "Regardez", s’exclame Alain Baraton, "ce bassin va être traversé par les chevaux. Elena a mis en place un décor végétal. Nous avons même des militaires qui viennent prêter main-forte pour déplacer des pierres". Chaque jour, Elena regarde son smartphone, suspendue aux prévisions météo. "Je surveille tout ! Cette année, la météo a rendu les choses compliquées… Et on a parfois des problèmes avec les lapins, alors on a installé un grillage pour protéger la fleur de lys", explique cette Italienne de 34 ans.

Jusqu'à 17 000 personnes dans les gradins

On ne peut pas faire n'importe quoi sur un site comme Versailles. Les contraintes environnementales sont nombreuses. D’ailleurs, tous les arbres ont été protégés, aucun n’a été coupé, et la terre qui a été décapée pour édifier les gradins susceptibles d'accueillir jusqu'à 17 000 spectacteurs pour les épreuves équestres, a été mise de côté et resservira ensuite. Elena court partout, regarde tous les détails, surveille ses mufliers, ses pétunias, ses marguerites et ses gypsophiles qui fleurissent, après être sorties des serres du domaine au mois de mai. Tout doit être prêt pour le coup d’envoi des Jeux olympiques. Ses fleurs habilleront les obstacles qui vont jalonner le parcours de cinq kilomètres qu'elle-même a imaginé dans le parc.

"C'est l'une des consignes qui a été donnée par le chef de piste du cross, Pierre Le Goupil. À savoir qu'un végétal, une fois qu'il est positionné et que les répétitions ont débuté, on ne peut plus y toucher. Il faut donc être capable de mettre en place des végétaux qui supportent éventuellement le plein soleil ou le manque d'eau, qui soient capables de résister au vent, à la venue de lapins ou de chevreuils", explique Alain Baraton. Plus loin, une militaire, manches retroussées, marche pieds nus sur un gazon et déplace quelques plantes vertes. "Voir qu'une militaire aujourd'hui peut réaliser un aménagement floral, pieds nus sur un gazon, moi ça me réconforte", se réjouit Alain Baraton.

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