Ambassadrice du luxe européen à Shanghai

Sa société, " e-Luxurybrands ", a vu le jour en
2007 à Shanghai. " L'entreprise se décompose en deux sites internet,
détaille la Française, Yangjiu.com dédié au e-commerce dans les vins,
spiritueux et l'épicerie fine. C'est devenu le premier acteur sur ce créneau.
Le second, Mymingpai.com, est un site d'information sur la mode, pas encore
marchand. " Aline fonctionne grâce à des investisseurs européens et chinois.
La jeune femme (elle a 33 ans) distribue ou représente aujourd'hui plus de 80
marques internationales en Chine. Et ce n'est qu'un début. " Pour la mode,
explique-t-elle, le site est uniquement financé par la publicité. Mais au lieu
de bannières statiques, nous proposons à nos annonceurs de parrainer des jeux
en ligne, et de faire gagner des cosmétiques, sacs à main ou lunettes de
soleil. Les Chinois sont historiquement très joueurs. Avec internet
aujourd'hui, c'est plus que n'importe quel pays. "

Aline Conus emploie 25
personnes à Shanghai. Elle revendique aujourd'hui un fichier d'1,2 million de
clients et plus de 100.000 visites par mois. " Vu la taille du pays, c'est
encore une goutte d'eau, reconnaît la Française. Mais le secteur explose. La
Chine est devenue l'an dernier le deuxième pays au monde pour la consommation
de produits de luxe, derrière les Etats-Unis mais devant le Japon. "
Yangjiu.com, son site marchand est aussi en pleine croissance. Les vins
français, chocolats suisses, antipastis italiens ou huiles d'olive espagnoles
qu'il propose font un tabac au pays du rouleau de printemps et du riz
cantonnais ! " Nos clients sont des industriels ou des entrepreneurs qui
gagnent bien leur vie, détaille la jeune femme. Il y a aussi les gestionnaires
de fonds d'investissement ou de banques pour les cadeaux à leurs clients, et
enfin les cols blancs, qui travaillent pour de grandes sociétés chinoises ou
étrangères. "

Diplômée de Science Po Bordeaux et d'un 3ème cycle à la
" London School of Economics " en 2002, la Française a commencé sa
carrière en France dans le marketing chez Unilever puis dans le luxe chez LVMH
(qu'elle distribue d'ailleurs aujourd'hui). Viendra ensuite la Chine avec un
poste à Shanghai comme directrice marketing et commerciale d'une société
d'import-export de vin. Devenue amatrice de thé et assidue aux dégustations du
marché de Shanghai, elle compare volontiers le thé noir du Yunnan, dans le sud
de la Chine, aux meilleurs bordeaux, " qui s'améliorent en
vieillissant. "

Lui
écrire

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