Cet article date de plus de treize ans.

Bocuse Jr. fait des étincelles en Floride

Propulsé à la tête des deux restaurants français montés par son père à Orlando, le fils de "M. Paul" a su se faire un prénom au pays du "chacun pour soi".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une
ruche vibrionnante. Dans cette immense brasserie où défilent chaque
jour 1.500 personnes, les sièges n'ont pas le temps de refroidir !
"La spécialité la plus demandée, ici, témoigne Jérôme
Bocuse, c'est la soupe à l'oignon et les escargots de Bourgogne. 95%
des clients sont des Américains. On a un rôle d'ambassadeur : une
famille qui vient de l'Idaho n'aura peut-être jamais franchi même
la frontière de son Etat. C'est la première fois qu'elle viendra en
Floride et découvre la cuisine française."

 

Jérôme Bocuse a
pris la suite de son père à la tête de la brasserie, du restaurant
gastronomique et de la boulangerie pâtisserie du pavillon français
d'Epcot Center à Orlando, un parc d'attractions ou défilent chaque
jour 20 à 25.000 personnes. Il chapeaute 200 personnes et vient de
resigner pour 21 ans avec Disney. Chaque année, il fait venir 150
jeunes Français avec un visa de travail d'un an qui viennent
découvrir la culture et la cuisine Bocuse made in USA. Jérôme est
plus souvent en costume cravate qu'en tenue de cuisinier. "Mon
job
, dit-il, c'est le business, je suis bien épaulé. Je ne reviens
en cuisine que pour développer de nouvelles recettes ou essayer de
changer quelque chose."
Mais il ne lève pas le pied pour
autant : "avec les blogs, on ne peut pas se relâcher, tout va
très vite. Si vous faites une erreur, le lendemain c'est sur Internet."

 

Concours
de circonstances

A
43 ans, le Français se plaît à répéter qu'il a passé la moitié
de sa vie en France et l'autre aux Etats-Unis et que le monde idéal
n'existe pas. "Le nom de Bocuse est plus facile à porter ici ,
témoigne-t-il. D'abord parce que mon père est moins connu et
ensuite parce que les gens sont plus tolérants. C'est la culture
américaine, les gens ne font pas attention à vous, chacun mène sa
vie de son côté, on ne s'inquiète pas de son voisin."

Son
arrivée aux Etats-Unis est liée à un concours de circonstances,
admet Jérôme Bocuse. "J'avais 19 ans, je venais de faire mon
service militaire. Mon père voyageait beaucoup et il m'a dit un
jour 'tu devrais t'inscrire au Culinary Institute of
America en Floride'. Je me suis lancé, j'ai enchaîné sur un
master en gestion hôtelière en Miami, et je suis resté !"

M. Paul suit de près les affaires florissantes de son fils. Il était
encore en Floride pour l'inauguration d'un restaurant gastronomique à
son nom. Marié en grande pompe à Palm Beach à une Américaine,
Robin, directrice des opérations immobilières pour la chaîne des
hôtels Hilton, père d'un petit Paul de cinq ans, le Français a su
se faire une place au soleil et un prénom. Fan de glisse, Jérôme
Bocuse revient tous les hivers dans la station huppée de Courchevel,
où il a gardé ses galons de moniteur de ski. Logé à 15
minutes de son travail, dans une villa des rives du lac Sheen, de
mars à novembre, il renonce aussi à toutes ses grasses matinées
pour aller faire une demi-heure de ski nautique avant l'embauche.

 

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