Caudalie pose ses jalons à New York
Comme souvent, l'idée est partie d'une rencontre. En 1993,
Mathilde Thomas déambule avec le professeur Vercauteren, de la faculté de
pharmacie de Bordeaux, dans les vignes du château Smith Haut-Lafitte, à
Martillac, que ses parents venaient de reprendre. " Il nous a parlé des vertus
anti-âge des pépins de raisin , se souvient-elle, 10.000 fois plus puissants que
la vitamine E contre les rides. " La jeune femme termine alors l'ESC Nice. Deux
ans plus tard, " Caudalie " voit le jour à Bordeaux. Le
couple se met à distribuer ses premiers produits cosmétiques. " Bertrand, mon
mari et associé, faisait du porte-à-porte et moi, je rédigeais les communiqués
de presse , raconte Mathilde. Les premiers à avoir accroché, c'est la pharmacie
des Grands Hommes à Bordeaux. Ils étaient touchés par l'histoire des pépins de
raisin. " En 15 ans et trois brevets déposés, Caudalie, qui désigne l'unité de mesure
de la longueur d'un vin en bouche, s'est taillé un franc succès. Avec 12
filiales à travers le monde et 500 employés, la marque revendique la première
place des produits antirides en France.
A la conquête du monde
Mathilde, Bertrand et leurs trois enfants vivent aujourd'hui à New
York, fruit d'une remise en question au cap de la quarantaine. " Les Etats-Unis,
c'est une bonne plate-forme pour partir à la conquête du monde , analyse
Mathilde, notamment des " BRIC ", la Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine, ces
pays à très forte croissance. " En plus de distribuer ses produits dans les
parfumeries américaines, la société a aussi ouvert en 2008 un spa à l'hôtel
Plazza sur la 5ème Avenue, l'un des plus chics de Manhattan. Le couple vit à
quelques tours de roues de là, dans un appartement au 28ème étage d'un building
qui donne sur l'Hudson. La Française conserve la direction artistique de Caudalie et son mari
s'occupe du reste : trouver de nouveaux réseaux de distribution ou gérer
l'Europe à distance. Il a aussi " relifté " le site internet de la marque et
embauché du personnel. " Le recrutement n'est pas aisé ici, constate Mathilde.
Les Américains sont très pragmatiques et bons à l'oral. Du coup, vous avez
systématiquement l'impression d'être en face de vrais pros, et vous pouvez être
très déçus après. "
Arcachon à une heure et demie de New
York
Mathilde et Bertrand ne se déplacent qu'à vélo dans New York.
" Ici, la vie est plus excitante qu'en France, mais tout va plus vite, c'est
plus dur, bruyant et fatigant. " reconnaît Mathilde. Du coup, la petite famille
s'échappe le week-end à Lee Hampton, sur l'Océan, à une heure et demie de route
de " Big Apple ". " Cela ressemble vraiment à Arcachon , promet Mathilde. Les
gens font du surf, de la planche à voile, du ski nautique, avec une baie
magnifique. Sauf qu'on n'y trouve pas de filets de soles grillées comme sur le
Bassin . "
Aller plus loin
Retrouvez ce portrait dans le livre "S'expatrier, vous en rêvez, ils l'ont fait !", 100 portraits d'expatriés français aux éditions Studyrama
Retrouvez ce portrait dans le magazine régional d'informations Objectif
Aquitaine
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