Expatriation : partir pour aller où ?
Entretien avec Christina Gierse, rédactrice-en-chef de Vivre à l'étranger.com site internet de la mobilité internationale du groupe Studyrama.com.
- Comment
choisir sa destination lorsque l'on veut s'expatrier ?
**** - Tout dépend des raisons qui vous poussent à partir. Si l'on est jeune diplômé
en quête d'un premier job, on choisira plutôt Londres, le Canada, l'Allemagne,
selon son profil. Pour un petit boulot d'été, l'Australie attire grâce à son
climat et au visa Vacances-Travail, qui permet de voyager tout en faisant de
petits jobs. Si l'on fuit la fiscalité, ce sera bien sûr la
Belgique ou la Suisse. Quant au cadre salarié d'un grand groupe, il sera
envoyé en Asie, en Inde ou au Moyen-Orient, là où se trouvent les débouchés
commerciaux actuellement. Enfin, pour une retraite au soleil en version low cost, direction le Maroc ou la
Tunisie !
- En
tant que Français, serai-je bien accueilli ? Quels sont nos atouts ?
- Oui, les Français restent appréciés pour leur compétence professionnelle dans
des secteurs comme la restauration, le luxe, même si on leur reproche parfois
leur arrogance. Au final, la question est moins de savoir si l'on sera bien
accueilli, mais plutôt de s'interroger sur sa propre volonté d'intégration. ****
- Justement, quel est l e secret d'une bonne intégration ?
- Une bonne intégration repose sur une bonne adéquation entre le lieu où l'on va
vivre et qui l'on est vraiment. Cela demande déjà de travailler sur son
projet : qu'est-ce que je veux faire une fois sur place ? À un niveau
plus personnel, quels sont mes besoins : est-ce que j'aime le sport ?
Suis-je un fan de culture ? Est-ce que je pars en célibataire ou en
famille ? Qu'est-ce qui compte pour moi et de quoi ai-je besoin pour être
heureux ? Car une chose est sûre : on ne peut pas tout trouver partout.
Il faudra faire des choix. ****
- Passer
par la communauté française sur place, est-ce une bonne façon de s'intégrer ?
- Elle peut être un point de départ, mais ne doit pas constituer le seul cercle
au risque pour l'expatrié de se sentir vite étouffé. Les communautés françaises
à l'étranger sont plus ou moins ouvertes. En tant que femme seule, par exemple,
vous vous sentirez parfois mal à l'aise, car à certains endroits les familles
traditionnelles sont très présentes. Un bon moyen de savoir si une communauté
est ouverte ou pas est de savoir si elle compte beaucoup de mariages mixtes. Si
c'est le cas, c'est bon signe. ****
- Pour
finir, quels sont les points-clefs à prendre en compte avant de faire son choix ?
- Il faut prendre en compte trois choses : son projet, sa personnalité, sa
situation familiale. La communauté française n'est que secondaire car l'idéal
est d'évoluer dans plusieurs sphères : familiales, amicales,
professionnelles... Ces réseaux, qu'ils soient français ou locaux,
s'entrecroisent et nourrissent l'expatrié dans le sens ou chacun apporte
quelque chose de différent.
Aller plus loin
Retrouvez ce dossier sur**** Vivre à l'étranger.com site internet de la mobilité internationale du groupe Studyrama.com.
"Réussir ma première expatriation" par Stéphanie Talleux,
édition Studyrama, à paraître en septembre 2013.
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