Expatrié d'un jour, expatrié toujours ?
Entretien avec Christina Gierse, rédactrice-en-chef du site Vivre à l'Etranger.com du groupe Studyrama. Qui
sont ces expatriés "de toujours" ?
- On les appelle "expatriés de
carrière" ou "expatriés professionnels"... Ils enchainent les
missions à l'étranger et embarquent leur famille dans cette aventure. Une
enquête de la Maison des Français
de l'Etranger (MFE) indique que 57 % des expatriés ont déjà vécu à l'étranger*.
- Qu'est ce qui les anime ?
- La plupart
évoque des raisons à la fois professionnelles et personnelles. Côté professionnel, ces personnes enchaînent
les missions à l'étranger. Ils deviennent des spécialistes de l'international,
identifiés comme tel dans leur entreprise, et se voient donc confier des
missions successives. Côté personnel, c'est la curiosité, l'envie de découvrir
de nouvelles cultures, qui sont généralement avancés.
- Ces
expatriations successives sont-elles plus nombreuses qu'avant ?
- Oui, elles croissent avec le nombre
d'expatriés, celui des mariages binationaux qui fait qu'on a moins de raisons
de revenir et avec la durée du séjour initial. Un
expatrié français sur 3 vit à l'étranger depuis plus de 10 ans*.
- Le retour est-il plus difficile quand on a été
"multi-expatrié" ?
- Oui. Certains ont quitté
la France
depuis plus de 15-20 ans et n'ont pas connu l'euro, par exemple. D'autres ne trouvent
pas de postes intéressants à leur retour et se sentent stigmatisés : c'est
le fameux syndrome du "CV cocotier" qui touchent ceux qui
reviennent d'une destination assimilée aux vacances, et qui ont du mal à se
faire prendre au sérieux par les recruteurs. Autre souci : le logement,
notamment à Paris. Tous les expatriés ne sont pas des propriétaires fonciers.
- Ces craintes sont-elles partagées par les entreprises ?
- Oui. D'après le
spécialiste de la mobilité internationale RH Expat, les entreprises ont à
l'esprit le cap des 5 ans. Au bout de cette période, soit elles passent le
salarié en contrat local dans l'idée de "l'installer" sur place,
soit elles le font rentrer. A condition que le salarié ait envie de
revenir !
- Comment l'entourage vit-il ces expatriations successives ?
- Généralement très bien
car c'est un enrichissement collectif. Les enfants gagnent en ouverture
d'esprit, apprennent a minima l'anglais. Le site FemmExpat, qui a mené une étude
sur ce sujet, confirme cela tout en soulignant que l'un des points à surveiller,
si l'on compte rentrer un jour, est le lien qu'entretiennent ces enfants avec
un système scolaire français dont ils s'éloignent au fil des années.
* Séjour d'au moins 6 mois (enquête MFE 2012).
** 40 % des enfants d'expatriés sont scolarisés
au sein du système d'enseignement local ou dans une école internationale (MFE).
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plus loin
RH Expat, conseil en mobilité
internationale
Retrouvez ce dossier sur le site de la mobilité internationale Vivre à l'Etranger.com du groupe Studyrama
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