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Français du monde. Covid-19 : Malte fait marche arrière

Après avoir annoncé la fermeture de ses frontières aux touristes non-vaccinés, la petite île de Méditerranée a renoncé finalement à la mesure, qui fait débat au sein même de la population locale, comme en témoigne ce Français hébergeur touristique.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Langlois
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Vue de La Valette, capitale de la République de Malte, qui a finalement décidé d'ouvrir ses frontières aux touristes non-vaccinés.  (JOE DANIEL PRICE / MOMENT RF / GETTY IMAGES)

Malte laissera donc ouvert l’accès du pays aux non-vaccinés mais ils devront se soumettre à une quarantaine obligatoire. En annonçant la fermeture de ses frontières aux voyageurs non vaccinés – une première en Europe – l'île méditerranéenne espérait ainsi juguler une recrudescence des nouveaux cas de Covid-19.

Cette décision avait suscité des critiques de la part de la Commission européenne, laquelle a rappelé que le pass sanitaire adopté par l'UE – prouvant qu'une personne est vaccinée, guérie du coronavirus ou récemment testée négative – s'imposait aux pays membres.

Eric Tenin à Malte : "Sur les réseaux sociaux, les gens étaient fort mécontents de l’augmentation du nombre de cas" (PHOTO TENIN)

Dans la population maltaise aussi, le sujet fait débat

C'est ce qu'explique Éric Tenin, hébergeur touristique à Malte : "Sur les réseaux sociaux, les gens étaient fort mécontents de l’augmentation du nombre de cas. Chacun a ses intérêts : ceux qui travaillent dans le tourisme sont plutôt pour ouvrir le pays, les autres sont plutôt pour le fermer."

Statistiquement, j’aurais tendance à dire que les Maltais souhaitaient cela. Pour le gouvernement, c’est toujours un arbitrage entre les deux : vous avez d’un côté les gens qui râlent parce qu’on laisse entrer n’importe qui, et de l’autre côté les contingences économiques.

Éric Tenin, hébergeur touristique à Malte

Le secteur du tourisme représente en effet le quart des revenus de l’île, en particulier l’été.

La Valette, Malte. (Illustration) (SYLVAIN SONNET / THE IMAGE BANK RF / GETTY IMAGES)

Bon élève de l'Europe

Il faut dire que la courbe des contaminations s’est clairement orientée à la hausse : alors que fin juin, aucun nouveau cas n'était signalé, Malte a recensé début juillet, en une seule journée, une centaine de contaminations, dont un grand nombre détectées dans le cadre de séjours linguistiques. Depuis, les écoles d'anglais, qui attirent chaque année des étudiants du monde entier, ont été fermées du jour au lendemain, obligeant des centaines de jeunes à se mettre en quarantaine après cette flambée.

Une rue pittoresque de Rabat (ou Victoria) la grande ville de l'île de Gozo (Photo Emmanuel Langlois)

Sur l’île méditerranéenne de 500 000 habitants, certains vivent cette situation comme une injustice car le pays était jusque-là le bon élève de l’Europe, détaille Éric Tenin :

Malte a passé cette crise vraiment très bien. On a eu très peu de morts. On a eu une gestion assez fine de l’épidémie. Malte est aussi la championne du monde du nombre de vaccinés, il y a deux jours, on était 78% de la population. En théorie, on ne devrait pas s’inquiéter du nombre de cas ici puisque la population est très protégée.

C’est parmi les jeunes que le taux de vaccination est au plus bas. Si le port du masque est obligatoire en intérieur et en extérieur à Malte, il n'est plus nécessaire lorsque l'on se rend sur la plage. Depuis le 1er juin, aucune amende ne peut être appliquée aux personnes qui ne portent pas de masque, lors de leur séance de bronzage au bord de la Méditerranée.

Lui écrire : eric@tenin.com

Valletta, capitale de la République de Malte, vue de Sliema.(Illustration)

 (WWW.CHRISTOPHEFAUGERE.COM / MOMENT RF /  GETTY IMAGES)

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