La Réunion au patrimoine mondial de l'UNESCO
Difficile encore de mesurer l'impact précis de ce label, mais l'intérêt sera déjà de situer la Réunion sur une carte du monde, beaucoup la mettent dans les Caraïbes, et de s'ouvrir à de nouvelles clientèles comme les Chinois. "Ils sont très attirés par l'idée d'un volcan en activité", explique Stéphane Baras, arrivé du département du Nord après un passage par les Antilles et l'île Maurice, et qui dirige aujourd'hui le Grand Hôtel du Lagon à Saint-Gilles-les-Bains, seul établissement 5 étoiles de l'île. "D'abord c'est peu commun, on a la chance d'avoir ça sur la Réunion. Pour eux, ça a une symbolique bien particulière. Ils sont friands de voir ça et de pouvoir venir. A un moment donné, s'il y a une éruption, là c'est vraiment pour eux exceptionnel !" Signe de cet engouement, la Chine a d'ailleurs ouvert il y a quelques mois un consulat à Saint-Denis, la préfecture.
Unesco ou pas, les compagnies aériennes qui desservent l'île constatent une hausse de leur fréquentation depuis l'été dernier. Corsairfly assure 5 allers-retours par semaine entre Orly et la Réunion, en vols de nuit. Et ses réservations ont augmenté de 20% depuis l'été dernier. "On retrouve des niveaux d'il y a plus de 6-7 ans, avant des crises que l'on a pu vivre", explique Béatrice Bresson-Duboscq, née et grandie en Dordogne avant de s'installer sur l'île Bourbon, est directrice régionale de la compagnie à Saint-Denis. "Et là, vraiment, plus une chambre d'hôtel, plus une location de voiture. Je pense que la classement au Patrimoine de l'Unesco a bien joué son rôle."
C'est en fait la beauté exceptionnelle de la Réunion et sa biodiversité qui ont séduit les experts de l'Unesco, en particulier le volcan du Piton-de-la-Fournaise, et ses trois cirques. Comme Mafate, qui ne se découvre qu'à pied ou en hélicoptère. En plus du tourisme, les professionnels attendent aussi des retombées scientifiques de ce label. "Cette île, elle a un certain nombre de témoignages, notamment sur l'histoire géologique", explique Janick Payet, l'un des responsables du parc national de la Réunion, parce qu'au fond des cirques. "on peut voir aujourd'hui encore des vestiges de ce qu'ont été les premières chambres magmatiques à l'origine de la création de l'île. Ce sont des phénomènes visibles qu'on ne peut pas voir ailleurs dans le monde, et des scientifiques sont capables de faire la moitié de la terre pour venir voir ça."
Après un classement à l'UNESCO, la fréquentation d'un site augmente traditionnellement de 5 à 15%, si l'on en croit les statistiques. Ce ne serait pas un luxe pour la Réunion, qui rêve toujours de revenir aux 400.000 touristes d'avant la crise du chikungunya.
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Aller plus loin
Retrouvez ce portrait dans le livre "S'expatrier, vous en rêvez, ils l'ont fait !", 100 portraits d'expatriés français aux éditions Studyrama
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Séjourner au Grand Hôtel du Lagon à Saint-Gilles-les-bains
Retrouvez cette chronique dans le magazine régional d'informations Objectif Aquitaine
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