Le Cambodge veut jouer dans la cour des grands
Il est trois fois plus petit que la France et ne compte que 17 millions d’habitants. Reparti de zéro, il y a un peu plus de 20 ans, après les années de plomb de Pol Pot dans les années 70, puis deux décennies instables, le Cambodge s’est modernisé à la vitesse de la lumière.
En témoigne le futur aéroport de Phnom Penh, à une heure de la capitale. Encore en construction, le nouvel équipement permettra d’accueillir 50 millions de visiteurs par an.
Designé par l’équipe de l’architecte star, Norman Foster, le futur aéroport ouvrira en 2025 et ne sera rien de moins que le neuvième aéroport au monde de par sa superficie : 2 500 hectares contre 600 pour l’actuel, en plein centre-ville. Il en va de l’image du Cambodge, explique la française Laurène Belcour, coordinatrice sur le projet :
"C'est surtout de donner une place au Cambodge qui, en Asie du Sud-Est est souvent oublié, mais au final, qui a beaucoup à offrir. C'était l'idée de mettre un plus gros aéroport international, de le mettre sur la carte un peu plus important, et aussi de balancer entre la Thaïlande et Singapour, qui prend autour du Cambodge et du Vietnam, et donc de permettre une porte d'entrée pour tout ce qui est possible de faire venir par un aéroport."
Des nouvelles technologies très avancées
Le principal atout du Cambodge est une population très jeune, un habitant sur deux est âgé de moins de 22 ans, et une classe moyenne en pleine expansion. De nombreux secteurs comme la construction, le textile ou les services ont le vent en poupe.
Les nouvelles technologies sont également très avancées ici, témoigne Martin Brisson, directeur exécutif de la Chambre de commerce et d’industrie France Cambodge, qui compte environ 160 adhérents :
"Aujourd’hui, au quotidien, je paie avec mon téléphone portable en scannant un QR code. La plupart du temps, je sors sans mon portefeuille. Même des cartes bleues, c’est devenu 'has been'. Il y a beaucoup d’entreprises qui se sont créées au Cambodge, et qui ont tiré parti du faible coût de la main d’œuvre, pour développer des solutions informatiques et les exploiter et les utiliser au Cambodge."
Des Cambodgiens pragmatiques
Le pays a beau avoir une longue histoire commune avec la France, c’est de la Chine voisine que proviennent aujourd’hui la majorité des investissements étrangers. L’Empire du milieu est même devenu le premier créancier du Cambodge, mais il ne faut pas diaboliser Pékin, assure Arnaud Darc, qui vit au Cambodge depuis 1994. Le Français est aujourd’hui propriétaire de huit restaurants français, et d’un hôtel à Phnom Penh :
"Les entrepreneurs et les hommes d’affaires chinois, ce sont des gens comme vous et moi, qui viennent, qui voient des opportunités et qui investissent, parce qu’il y a une demande, à laquelle pourraient répondre les Français, aussi bien que d’autres investisseurs. Les Cambodgiens sont pragmatiques. Ils ont besoin de se développer, ils ne vont pas dire non, parce qu’ils viennent de Chine, et ils ont raison. C’est pareil en France, à Paris, partout."
Pour recruter de nouveaux investisseurs étrangers, le Cambodge a d’ailleurs mis, à son tour, en place le système des visas en or, qui permet à quiconque investit au moins 100 000 dollars dans le pays, d’obtenir des visas illimités pendant 10 ans et à terme un passeport cambodgien.
Aller plus loin
La Chambre de commerce et d’industrie France Cambodge
Retrouvez cette chronique sur le site, l'appli et dans le magazine de la mobilité internationale "Français à l'étranger.fr"
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