Cet article date de plus de dix ans.

Une politique d'intégration... vite !

La feuille de route du gouvernement pour la refondation de la politique d'intégration sera officiellement dévoilée mardi. Quels sont les principaux points en débat ? Allons-nous vers un modèle d'intégration "à la française" ou communautariste ? Décryptage.
Article rédigé par Frédéric Martel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (©)

Il était temps. Vingt mois que le gouvernement est en place et, jusqu'à aujourd'hui, rien n'avait véritablement été annoncé sur cette question pourtant complexe - et centrale - de l'intégration. C'est une sorte de point aveugle pour le gouvernement.

La feuille de route pour la refondation de la politique d'intégration sera officiellement dévoilée mardi. Et plusieurs propositions semblent se démarquer. Comme par exemple la création d'un organisme public - dont la forme reste encore incertaine - pour coordonner cette intégration. Des modalités pour accéder à la fonction publique sont également prévues, et l'aspect symbolique sera très probablement mis en avant : on peut penser à la question du Panthéon, celle des manuels d'Histoire, de l'apprentissage du Français ou encore une formation à la vie civique par exemple. Pour le gouvernement, c'est un peu la quadrature du cercle : il faut à la fois satisfaire les militants de la diversité sans effrayer les Français les plus conservateurs.

Par ailleurs, il faut bien distinguer deux types de sujets, pour éviter les polémiques. L'intégration c'est d'abord l'accueil et l'intégration des primo-arrivants (présents depuis moins de 5 ans), qui pose la question de la langue, de la nationalité et du droit de vote. Mais c'est aussi la lutte contre la discrimination envers les français issus de l'immigration, qui pose quant à elle la question de l'école, des logements paupérisés ou des emplois précarisés.

Le modèle d'intégration à la française en débat

C'est peut-être le vrai débat : va-t-on vers un modèle d'intégration "à la française" ou un modèle multiculturaliste ? D'un côté c'est l'assimilation qui prime, de l'autre celui du communautarisme . Mais la plupart des individus se situent sur les deux modèles : ils ont une communauté d'appartenance mais veulent, en même temps, faire partie de la France comme communauté nationale.

Nous avons aussi tous plusieurs identités , des affiliations diverses. Cela montre que le dossier est plus complexe et que réduire un individu à une seule identité revient à le miniaturiser . Voilà peut-être l'approche qui nous permettra de sortir de ce débat par le haut, rassembler plutôt que diviser.

 

* Bibliographie :

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.