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Des collégiens dénoncent le réchauffement climatique... en chantant

Chaque mardi, France Info junior part à la rencontre de collégiens qui imaginent leurs solutions pour le climat, à quelques semaines de la COP21. Troisième étape de l'opération #maplanète2050 au collège Django Reinhardt de Toulon, dans le Var.
Article rédigé par Estelle Faure
Radio France
Publié Mis à jour
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En entrant au collège Django Reinhardt de Toulon, on se dit que l'établissement porte plutôt bien son nom. De grandes fresques décorent les murs, des graffitis constellés de notes de musique, dessinant le portrait du célèbre guitariste,  jusqu’à la sonnerie du collège : un air de guitare de Django Reinhardt. Alors quand profs et élèves ont accepté le challenge du projet #maplanète2050, c’est tout naturellement qu’ils ont choisi de raconter le réchauffement climatique… en chantant. Leur comédie musicale Biosphère , écrite par le compositeur Gilles Maugenest, fait partie des nombreux projets autour de l’environnement menés par le collège, comme une mini-COP21 des collégiens organisée en novembre ou encore un jardin pédagogique. Les élèves ont aussi réalisé des maquettes en arts plastiques, qui imaginent la planète et les maisons en 2050, adaptées au réchauffement climatique et à la montée des eaux. Ils présenteront tous ces travaux le 3 novembre prochain à Paris. Aux côtés de 1.000 collégiens venus de France, des DOM-TOM et de l’étranger, ils remettront leur Livre blanc de la jeunesse au gouvernement. À l’intérieur, leurs solutions pour lutter contre le réchauffement climatique et sauver la planète.

Chanter pour faire réfléchir

Ce matin, dans la grande salle où trône un piano à queue noir et élégant, pour réveiller leur voix, la trentaine d’élèves de la chorale s’échauffent, multipliant les exercices de respiration. Ils répètent l’une des chansons du répertoire de Biosphère , la comédie musicale qu’ils joueront à la fin de l’année. Sur scène, il y aura des choristes, des musiciens, collégiens et professionnels, des apprentis-comédiens aussi. Les élèves ont d'abord appris la chanson la plus compliquée musicalement, glisse leur professeur de chant, mais aussi l’une des plus fortes symboliquement : Ainsi fond la banquise . Au milieu des rangées de choristes qui s'époumonent, Manon et Paolo. Ils sont en sixième CHAM (classe à horaire aménagé musique). Pour eux, la musique est un bon moyen pour "faire réfléchir les gens sur la pollution, la planète et ça peut donner des idées", alors quoi de plus naturel que de parler du réchauffement climatique en chantant ? "La musique c’est pour montrer qu’on veut aider la planète plus tard, pour les générations futures. Baisser la pollution, le CO2 dans l’air et tout ce qui pollue la Terre, complète Amine, l’un des choristes. Il faut le faire pour les plus petits qui naîtront en 2050."

  (Les choristes du collège Django Reinhardt pendant leur répétition © Estelle FAURE / France Info junior)

Un minuteur sous la douche

Des solutions pour aider la planète, les élèves en ont plus d'une dans leurs sacs à dos. En plus des choristes, d’autres collégiens prennent part au projet #maplanète2050, de la sixième à la quatrième en passant par des élèves de la 5e option "développement durable". Dans la salle feutrée qui accueille la répétition, leurs petits doigts se lèvent en cascade pour lister leurs doléances contre le réchauffement climatique et pour la planète. Ils ont travaillé par groupes pour finalement voter pour le meilleur "pack" de propositions. Le groupe n°6 a remporté la majorité des suffrages. Parmi les solutions élues : un minuteur installé dans la salle de bain, qui affiche les litres d'eau utilisés sous la douche, pour moins en consommer, rendre obligatoire l’installation de cette alarme sous peine d’une amende, mais aussi des solutions pour éviter les inondations.

Des graviers contre les inondations

Un sujet d’actualité qui n’a pas échappé à ces Toulonnais, alors que Cannes, à quelques dizaines de kilomètres de là, a été ravagé par des intempéries ce week-end. "On a voté hier pour les propositions, on a pensé à cette solution après ce qu'il s'est passé ce week-end" , expliquent de concert Leïla et Emilie, en rappelant qu'à cause du réchauffement climatique, ces épisodes météo extrêmes risquent d’être plus fréquents à l’avenir. "Quand il pleut, il y a toujours de l’eau qui ruisselle. Elle ne rentre pas dans la terre à cause du goudron. On voudrait mettre des graviers pour aider l’eau à rentrer dans la terre, dans la nappe souterraine, contre les inondations. Les cailloux, ça filtrera l’eau aussi et comme ça après, elle sera potable et on pourra la réutiliser." Ils ont aussi l'idée de créer un barrage, qui canaliserait les eaux pendant les inondations. "Il faut réagir et faire des choses. Sinon ça empirera dans quelques années. Du coup, on s’est dit que dans chaque ville où il risque d’y avoir une inondation, on pourrait créer un barrage avec l'eau des pluies qui arrivent tout d'un coup" , résume Naëlle.

Après une heure d'échanges, il devient difficile de décompter le nombre de solutions imaginées par les élèves, tant elles abondent. En écoutant le flot de paroles des élèves, qui s’expriment à tour de rôle dans le calme mais avec conviction, une position commune se dégage, résumée par Cannelle : "Nous, les enfants on ne peut pas tout faire tout seul, on peut trouver des idées mais on ne peut pas les faire sans eux, les gens et les présidents" . Lorenzo acquiesce : "Sans s’en rendre compte, on est en train de tuer notre planète, avec nos usines, les voitures… je ne pensais pas que c’était si grave, il faut arrêter de polluer." Et Liam de lancer, un peu taquin : "Oui, le changement contre le réchauffement climatique, c’est maintenant !".

À ÉCOUTER ►►► Paolo et Manon, 10 et 11 ans, sont en sixième au collège Django Reinhardt de Toulon. Ils parlent de leur comédie musicale sur le réchauffement climatique. Retrouvez aussi le reportage de France Bleu Creuse sur la campagne de mobilisation pour le climat lancée par les élèves du collège Louis-Durand de Saint-Vaury. Et faites comme eux, postez vos solutions pour le climat sur Twitter avec le hashtag #maplanète2050. Le podcast est à écouter à la fin de cet article.

  (FIJ pola toulon ij@)
 

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