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Comment prédire qu'une chanson sera un tube ?

Trois chercheurs belges ont construit un modèle statistique qui compare les caractéristiques sonores de plus de 3.500 tubes des trois dernières décennies.
Article rédigé par Thomas Rozec
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (David Guetta actuellement en tête des ventes en France © Maxppp)

"Harder, Better, Faster, Stronger" du duo français Daft Punk était destiné à être un tube. Un taux de succès estimé à 80%. Pas uniquement parce que ses créateurs étaient déjà connus, même mystérieusement. Car cette chanson réunit plusieurs éléments sonores communs aux hits dansants de ces trois dernières décennies.Trois chercheurs de l'université d'Anvers en Belgique ont rassemblé plus de 3500 succès musicaux et en ont étudié les caractérisques formelles. Ils n'ont pas pris en compte, racontent-ils à France Info, la popularité des interprètes, la campagne média ou marketing ou encore les paroles. Ils ont croisé cinq bases de données différentes de chansons dansantes pour établir un modèle statistique.

Résultat : il est possible de prédire la potentialité d'une chanson à partir de sa durée, son tempo, son nombre de battements par minute, son timbre à savoir notamment la capacité de l'auditeur à reconnaître des instruments ou encore l'intensité sonore de la chanson.

Plus courtes, plus rapides, plus fortes

Une telle analyse a aussi permis à Kenneth Sorensen, un des co-auteurs de l'étude, de dresser des comparaisons au fil des années et des tubes. "Depuis 1985, les chansons qui marchent sont devenues plus courtes. Elles sont aussi plus rapides et le plus intéressant, c'est qu'elles sont de plus en plus puissantes. Le volume sonore des chansons a considérablement augmenté ces dernières années",  explique-t-il.

D'autres études ont déjà été réalisées sur les facteurs de réussite d'une chanson. Comme celle conjointe d'une université américaine et d'une université italienne qui avancent que l'ajout de choristes dans une chanson la rend plus entêtante. Une autre étude de 2011 pointe, elle, les ratés et les bonnes surprises des prédictions statistiques en matière de tubes musicaux. Exemple, "Empire State of Mind" d'Alicia Keys accompagnée du rappeur américain Jay-Z n'aurait pas du autant marcher contrairement à la chanson "Blowin' in the wind " reprise par Stevie Wonder qui a réalisé moins de ventes prévues car sortie trois années après l'original de Bob Dylan.

Apprentis musiciens et chanteurs, les chercheurs belges ont même mis en ligne un site où les internautes peuvent télécharger leurs fichiers MP3 avec leurs chansons. Histoire de se préparer (ou pas) à la gloire. Même Kenneth Sorensen admet "qu'il n'espère néanmoins vraiment pas aboutir à une formule mathématique pour prédire le taux de succès d'une chanson", car, selon lui, "les artistes doivent continuer à faire recours à leur créativité".

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