Esport : entre sport et jeu vidéo, l'EVA League 1 repart pour une deuxième saison
L'EVA league 1 reprend pour une deuxième saison. C'est une discipline à la croisée des chemins entre sport et esport, comme l'expliquent Laure Valée, consultante esport de franceinfo, et Bertrand Amar, propriétaire d'une salle EVA et directeur de l'esport chez Webedia, le diffuseur et promoteur de ce championnat unique en son genre.
franceinfo : À quoi ressemble un match d'EVA League 1 ?
Laure Valée : C'est un affrontement entre deux équipes de quatre joueurs sur un terrain de 500 mètres carrés – à peu près la même taille qu'un terrain de foot en salle. Les mouvements des joueurs, dans la vraie vie, sur le terrain, se retrouvent dans le jeu vidéo, grâce à tout un équipement connecté : des capteurs de mouvements, des armes connectées et bien sûr, des casques de réalité virtuelle qui immergent les joueurs dans un environnement fictif, des cartes qui changent en fonction des parties.
Les équipes d'EVA League 1 ne sont pas encore professionnelles, même si les joueurs au meilleur niveau s'entraînent beaucoup et se professionnalisent. Il y a aussi des équipes 100% féminines dans les ligues locales, et des équipes mixtes, qui affrontent indifféremment les équipes de garçons. Trois des quatre demi-finalistes de la coupe de France, la saison dernière, étaient des équipes mixtes.
Le championnat d'EVA League 1 a donc repris pour une deuxième saison cette semaine ?
Oui, pour huit équipes en ligue 1. Il y a aussi une ligue 2. Pour l'instant cette compétition reste assez confidentielle, comparée aux plus grands titres de l'esport, mais ça se développe, et c'est ce que veut retenir Bertrand Amar, directeur esport chez Webedia, le promoteur et diffuseur de l'EVA league 1, sur Twitch et à la télévision :
"Pour la première journée de championnat qui a repris cette semaine, l'audience a doublé par rapport à l'année dernière. Cela reste confidentiel, il y a à peu près 4.000 personnes qui ont regardé cette première journée de championnat, mais on voit que quelque chose est en train de se passer. Ça ne cesse de progresser, ça c'est certain", assure Bertrand Amar.
Et le monde du sport regarde cette tendance de près, le club de football de Troyes, l'ESTAC, aligne une équipe en EVA league 1 pour cette deuxième saison.
"Il y a des joueurs qui vont se retrouver entre amis, une deux ou trois fois par semaine. Ils vont prendre des abonnements, constituer leur équipe. Pour ce public, EVA est en train de devenir un sport à part entière."
Bertrand Amardirecteur de l'esport chez Webedia
Les développeurs du concept espèrent qu'il puisse devenir un loisir pour tout un chacun, comme le foot, le tennis ou la course à pied ?
Oui, aujourd'hui en France, environ 300.000 personnes ont déjà essayé EVA, d'après ses créateurs. Un développement qui devrait s'accroître d'année en année. Bertrand Amar en est certain, il a d'ailleurs investi dans une salle EVA à Marseille, où il constate un engouement, dit-il.
Bertrand Amar : "Il y a vraiment tout type de joueurs. Il y a les joueurs occasionnels, qui vont venir peut-être pour essayer la réalité virtuelle, et vivre une expérience unique. Et puis il y a ceux qui tout de suite rentrent dans une pratique plus sportive, plus compétitive, qui vont se retrouver entre amis, une, deux ou trois fois par semaine.
Ils vont prendre des abonnements, constituer leur équipe, affronter d'autres équipes en matchs amicaux, ou dans la ligue locale qui se déroule tous les dimanches matin. On constate vraiment que pour ce public, EVA est en train de devenir un sport à part entière".
Et c'est un concept français qui se développe aussi à l'international ?
Oui, des salles sont déjà ouvertes aux États-Unis, en Belgique ou à Bahrein. Le développeur d'EVA compte en ouvrir d'autres en Espagne, ou encore en Arabie saoudite. Pour ce qui est de la France, il y avait une vingtaine de salles avant l'été 2023. On en compte plus de 30 aujourd'hui et l'ambition des promoteurs du jeu est qu'il y en ait une soixantaine d'ici fin 2024.
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