La pauvreté à Mayotte et les nouveaux symboles nationaux de la Syrie dans le "franceinfo et vous" du lundi 16 décembre 2024
Les premières images montrent des paysages désolés. Les arbres, couchés au sol, se mêlent aux débris de parpaings et de tôles des bidonvilles, complètement ravagés par le cyclone Chido qui s'est abattu sur Mayotte samedi 14 décembre. Sans eau, sans électricité et avec des communications pour une large partie rompue, la population de Mayotte est désespérée. Aucun bilan humain définitif ne pourra être établi avant plusieurs jours a annoncé lundi Bruno Retailleau, le ministre démissionnaire de l'Intérieur, mais François-Xavier Bieuville, le préfet du 101e département de France, le plus pauvre, a déjà spécifié qu'il pourrait se compter en centaines, voire en milliers de morts.
C'est justement le dénuement des populations sur place qui interroge nos auditeurs, comme Jeanne qui se demande sur la base de quels indicateurs Mayotte peut être considéré comme le département le plus pauvre de France. "Un exemple très concret, à Mayotte, le revenu médian est d'un peu plus de 3000 euros par an, ce qui fait 250 euros par mois, explique Thomas Pontillon de la rédaction de franceinfo, c'est très nettement moins qu'à l'échelle nationale, autour de 23 000 euros par an". Conséquence directe de ces bas revenus, la pauvreté est massive sur l'archipel, alors que les trois quarts des habitants vivent sous le seuil de pauvreté, "cinq fois plus que dans le reste de la France", ajoute-t-il. Autre symbole de cette grande pauvreté, le logement : "près de la moitié - 40% - des habitations ne sont pas des constructions en dur, mais en tôle, et sont souvent sans eau ni électricité", précise Thomas Pontillon. Des chiffres qui interpellent et qui interrogent les auditeurs. Il faut toutefois rappeler que l'archipel n'est français que depuis 2011, ce qui lui permet, désormais, de toucher, par exemple, des fonds européens pour se développer.
La situation de la Syrie
De son côté, Ahmed s'interroge sur ce nouveau drapeau syrien, brandi par les rebelles qui ont défait le régime du dictateur Bachar el-Assad le 8 décembre. Un drapeau de la révolution avec trois étoiles qui pourrait remplacer le drapeau officiel, et qui était déjà brandi par les manifestants de 2011, les anti-Assad qui défilaient dans les rues à l'époque précise Christian Chesnot, de la rédaction internationale de franceinfo. "Ce n'est pas un nouveau drapeau parce que, historiquement, c'est le premier drapeau de la République syrienne entre 1936 et 1958" précise-t-il. Une manière de "reprendre le fil de l'histoire", qui a son importance : "le drapeau, c'est un enjeu très très important parce que c'est l'image qu'on donne au monde". Une image républicaine donc, mais ternie par une autre : celle du nouveau Premier ministre des rebelles, Mohamed El Bachir, lors d'une réunion à Damas avec ce fameux drapeau joint au drapeau de Hayat Tahrir al-Cham, c’est-à-dire "un drapeau blanc avec la profession de foi musulmane en noir et blanc qui n'est pas sans rappeler celui des talibans", ajoute Christian Chesnot. Un autre symbole qui pourrait bientôt changer, c'est également la monnaie nationale, la livre syrienne, et notamment le billet de 2000 à l'effigie du dictateur déchu. Si pour l'heure, le monde s'interroge encore sur la nature du futur régime qui se constitue, ces symboles pourront donner quelques indications.
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