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Imen, 27 ans : "On ne prend pas les jeunes au sérieux"

Tous les jours, Manon Mella donne la parole aux jeunes de 18-30 ans. Jeudi 11 novembre, rencontre avec Imen, 27 ans, employée dans une médiathèque et bénévole à l'association "Saint-Denis Ville au Coeur".

Article rédigé par franceinfo - Manon Mella
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Imen, 27 ans, bénévole à l'association "Saint-Denis Ville au Coeur". (MANON MELLA / FRANCEINFO)

Direction Montreuil, où le conseil départemental de la Seine-Saint-Denis a présenté son baromètre des discriminations lors d'une rencontre. Plus de six personnes interrogées sur dix disent en avoir été victimes au cours des cinq dernières années. Ce chiffre est encore plus élevé chez les 18-24 ans.

Imen, 27 ans, originaire d'Aubervilliers en Seine-Saint-Denis, a assisté à la rencontre. Employée dans une médiathèque située à Villetaneuse, Imen est aussi bénévole à l'association "Saint-Denis Ville au Coeur" où elle lutte contre les discriminations, notamment LGBTophobes. L'association avait organisée en 2019 la première Marche des fiertés en Seine-Saint-Denis.

J'ai rejoint l'association pour la pride des banlieues. J'ai été super enthousiaste parce que je fais partie de la communauté LGBT et je voulais absolument m'engager dans quelque chose qui soit sur mon territoire et pour des gens comme moi.

Imen, 27 ans

Au seine de l'association, Imen raconte être particulièrement attentive à l'éducation des jeunes. "Je leur explique que même si ils ne sont pas touchés par cette discrimination-là, il est important d'avoir conscience que les personnes LGBT sont des personnes humaines comme eux qui sont hétéros et cisgenres."

"L'élection présidentielle qui se profile ne me rend pas très optimiste"

Imen se sent "agacée" et "un petit peu fatiguée" par le climat social et politique actuel. "Je n'ai pas beaucoup d'espoir. Par exemple, l'élection présidentielle qui se profile ne me rend pas très optimiste". La jeune femme de 27 ans veut attirer l'attention sur la responsabilité que portent les médias : "Je voudrais que les médias fassent leur travail et ne tendent pas le micro à des personnes qui, à la base, n'auraient pas été prises au sérieux."

Ce climat politique, peu reluisant selon Imen, lui donne envie d'agir davantage. "Ca me donne encore plus envie de faire quelque chose pour essayer de changer tout ça. C'est en s'engageant qu'on entend d'autres idées, qu'on se construit une identité et une opinion."

Ce que je regrette c'est la non prise en considération du vote blanc.

Imen, 27 ans

Pour Imen il est important de voter mais elle voudrait que le vote blanc soit reconnu. "Il m'est déjà arrivé de voter blanc, j'aurais aimé que ça serve à quelque chose". En novembre 2021, Imen avoue "être dans grand flou", ne sachant pas pour qui elle pourrait voter. "Je sais pour qui je ne voterai pas mais je ne sais pas pour qui je voterai. On verra."

Pour Imen, la jeunesse a un rôle à jouer en politique. "Je vois surtout des personnes beaucoup plus vieilles que moi qui ont des idées un peu rétrogrades, qui ont du mal à entendre les nouvelles idées et qui ont tendance à nous dire qu'on est jeunes et qu'on ne sait rien. On ne prend pas les jeunes au sérieux alors que c'est les jeunes qui sont l'avenir."

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