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Malek, 21 ans : "J'ai l'impression que les hommes politiques sont sourds"

Tous les jours, Manon Mella donne la parole aux jeunes de 18-30 ans. Mercredi 17 novembre, rencontre avec Malek, 21 ans, à la recherche d'un contrat en alternance.

Article rédigé par franceinfo - Manon Mella
Radio France
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Malek, 21 ans, bénéficiaire de la Garantie jeunes, à Perpignan (Pyrénées-Orientales) (MANON MELLA / FRANCEINFO)

Direction Perpignan, où les jeunes sont confrontés au chômage bien plus qu’ailleurs. L’économie est principalement saisonnière, ce qui fait que les jeunes travaillent quelques mois puis se retrouvent sans activité. Malek, 21 ans, bénéficie de la Garantie jeunes, un dispositif censé favoriser l'insertion des jeunes et qui sera remplacé par le Contrat d’engagement en mars 2022. "La Garantie jeunes c'est du donnant-donnant : moi, je m'engage à chercher du travail au quotidien. Il y a l'aide financière mais il y a aussi l'aide psychologique. C'est ce qui a manqué pendant le confinement. On est suivi de partout."

Malek a commencé une licence de droit à Toulouse, qu'elle a abandonnée. Depuis la rentrée, elle cherche désespérement une entreprise pour effectuer un contrat en alternance, mais elle peine à trouver. "À Perpignan, il n'y a rien, il n'y a pas beaucoup de travail. C'est compliqué de se créer une carrière, de trouver une alternance. C'est trop réduit, trop petit. Je reste par manque de moyens : pas le choix." Malek voudrait que l'on donne plus de chances aux jeunes dans le monde du travail. "On nous demande de l'expérience alors qu'on n'a que 21 ans. Même après cinq ans d'études, on ne nous laisse pas notre chance."

"On devrait tous voter"

La jeune femme de 21 ans se sent "incomprise" et "absolument pas représentée" par les politiques. "J'ai juste l'impression de crier, de crier, et que personne ne m'entend. Et personne n'est là pour rapporter ma voix. J'ai l'impression que les hommes politiques sont sourds." Malek a déjà voté une fois aux élections municipales en 2020, lorsque Louis Aliot (RN) a été élu maire de Perpignan. En 2022, elle compte encore voter à la présidentielle. "Avec ce qui va arriver, oui je vais voter ! Avec les personnes qui se présentent... D'un côté on n'a pas trop le choix, mais de l'autre on peut éviter le pire ! Je pense qu'on devrait tous voter. On a un avis à donner et c'est notre moyen de le donner." 

L'avenir ? "Il me fait peur, en tout cas en France. Je me dis : on va aller où comme ça ? Il y a des jeunes qui abandonnent leurs études, leurs projets, leurs rêves, juste parce qu'ils n'ont pas les moyens. Ça me fait peur parce que je ne sais pas où ça va mener."

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