Théo, 24 ans : "Entreprendre, c'est au fond une démarche politique"
Tous les jours, Manon Mella donne la parole aux jeunes de 18-30 ans. Vendredi 1er avril, rencontre avec Théo, 24 ans, auto-entrepreneur à Paris.
Théo Lion est un jeune entrepreneur parisien, récemment diplômé de l'école HEC. À 24 ans, il est déjà à la tête de sa propre entreprise (Coudac), une agence de publicité pour les commerçants en ligne et qui génère plus de quatre millions de chiffre d’affaires par an. Aujourd’hui, Théo est assez critique vis-à-vis des formations proposées dans les grandes écoles de commerce. Il encourage les jeunes à entreprendre, sans rien attendre, y compris des politiques.
"Je ne vais pas conditionner les décisions de ma boîte à l'attente d'une décision politique"
"La démarche entrepreneuriale, c'est se dire qu'on ne va pas attendre que quelqu'un vienne nous aider pour faire quelque chose", lance Théo. Le jeune entrepreneur ajoute ne pas attendre grand chose des politiques. "Je n'ai pas d'attentes précises. J'écoute ce qu'il se passe mais je ne vais pas conditionner les décisions de ma boîte à une attente d'une décision politique."
"Je n'attends pas grand-chose des décisions politiques."
Théo, 24 ans
Sur la question de l'emploi, plusieurs candidats à la présidentielle promettent de s'attaquer à "l’ubérisation" du monde du travail, c'est-à-dire à l'émergence d'une nouvelle catégorie de travailleurs, comme les livreurs des plateformes numériques par exemple. Théo ne voit pas ce combat d'un très bon œil. "Ce qui m'embête dans ce genre de discours, c'est qu'il est souvent assez simpliste et rarement ancré dans l'expérience et on ne peut pas vraiment leur en vouloir."
Même si Théo dit ne pas attendre beaucoup des politiques, il s'intéresse quand même à l'élection présidentielle notamment grâce aux réseaux sociaux. "On a des nouveaux médias qui se sont développés comme le fameux 'Hugo Décrypte' qui fait d'excellents contenus là-dessus et qui a réussi à m'y intéresser."
"Je ne vois pas mon vote comme une démarche entrepreneuriale"
À une semaine du premier tour, Théo confie avoir "plus ou moins une idée" de son opinion politique. "Elle est très axée sur mes problématiques, du moment que c'est un peu entrepreuneurial." Le jeune entrepreneur confie hésiter encore entre deux candidats.
"J'aimerais qu'on libère la parole sur l'entrepreneuriat chez les jeunes."
Théo, 24 ans
Théo votera pour une personne pour qui "ça peut être ok de gagner de l'argent du moment qu'on apporte de la valeur aux gens". Du futur président (ou présidente), Théo attend qu'il pousse les jeunes à développer leurs projets et qu'il dise "qu'après les études, il n'y a pas qu'une seule voie, celle d'aller trouver un CDI quelque part."
Pour Théo, entreprendre est une manière de changer le monde. "Entreprendre c'est au fond, peut-être, une démarche politique. Je me retrouve bien là-dedans et je trouve ça assez sympa d'avoir des candidats qui en parlent." Attaché au vote, Théo ne voit pas cela comme un acte politique pour autant. "Je ne vois pas mon vote comme une démarche entrepreneuriale. Je vois plutôt l'entrepreneuriat comme une démarche politique."
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